RISOTTO AUX BETTERAVES

Notre coloré chef vous propose une recette qui fera rougir vos invités d’envie : un risotto aux betteraves. 

Cela prend quoi

1 oignon ciselé
1/4 de tasse d’huile d’olive
1 1/2 tasse de riz arborio
5 petites betteraves ou 2 grosses ou 3 moyennes (on se comprend)
1 tasse de vin blanc
1 tasse de parmesan râpé + quelques copeaux
1/2 tasse d’amandes effilées rôties
2 cubes de bouillon de légumes
Zestes d’un citron
Poivre du moulin

On fait quoi

Laver les betteraves et mettre à cuire dans huit tasses d’eau. Laisser cuire à feu moyen jusqu’à ce qu’un couteau rentre facilement dans la chair. À la fin de la cuisson, il devrait vous rester environ six tasses de bouillon de betteraves. Ajouter deux cubes de bouillon de légumes bio à ce beau liquide rougeâtre et bien mélanger. Assaisonner à votre goût. Peler les betteraves à mains nues comme un Viking. Prendre deux betteraves et les réduire en purée à l’aide d’un robot en ajoutant un peu de bouillon. Couper le reste des betteraves en petits cubes. Réserver les cubes et la purée.

 

Dans une grande casserole, ajouter l’huile d’olive et faire revenir l’oignon. Ajouter le riz et bien enrober avec l’huile. Ajouter le bouillon de betteraves/légumes chaud, une louche à la fois, jusqu’à absorption du liquide. Répéter pendant 10-15 minutes, jusqu’à ce que le riz soit collant, crémeux et cuit à votre goût. 

Incorporer le vin blanc, la purée et le parmesan. Bien mélanger. Couvrir et laisser reposer 5 minutes. Prendre les cubes de betteraves et les faire sauter rapidement à la poêle avec un peu d’huile d’olive. Mettre le risotto dans un bol et ajouter les betteraves sautées, les amandes, quelques copeaux de parmesan et zestes de citron.

RISOTTO D’ORGE

En cette semaine de relâche qui se termine (enfin), notre chef Patrice Gosselin vous propose une recette riche, réjouissante et relax, qui se mijote tout en douceur, et qui met en vedette un grain ancestral phénoménal : un risotto d'orge avec champignons, épinard et amandes.

Cela prend quoi

1 tasse d’orge perlée
1 petit oignon ciselé
3 c. à soupe d’huile d’olive
1/4 tasse de vin blanc
4 tasses de bouillon de légumes chaud
1/2 casseau de champignons de Paris coupés en quartiers
Une douzaine de tomates cerises
2 bonnes poignées de bébé épinard
1/2 tasse de levure alimentaire
3/4 tasse d’amandes rôties, en bâtonnets
Sel et poivre

On fait quoi

Dans une poêle mettre une cuillère à soupe d’huile d’olive et cuire les champignons jusqu’à coloration. Réserver.

Dans une casserole, versez 2 c. à soupe d'huile d’olive et faites revenir l’oignon jusqu’à ce qu’il soit translucide.  Ajouter l’orge et mélanger le tout. 

Ajouter une louche de bouillon et cuire à feu moyen jusqu’à ce que le liquide soit presque entièrement absorbé. 

Recommencer jusqu’à ce que l’orge soit tendre, pendant environ 20 à 30 minutes. 

Terminer en ajoutant le vin blanc et le parmesan ou la levure alimentaire. Incorporer les feuilles d’épinards, les tomates et les champignons en brassant.

Bien mélanger et dresser en parsemant d’amandes rôties.

RISOTTO D’ORGE

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En cette semaine de relâche qui se termine (enfin), notre chef Patrice Gosselin vous propose une recette riche, réjouissante et relax, qui se mijote tout en douceur, et qui met en vedette un grain ancestral phénoménal : un risotto d'orge avec champignons, épinard et amandes. 

Cela prend quoi

1 tasse d’orge perlée
1 petit oignon ciselé
2 c. à soupe d’huile d’olive
1/4 tasse de vin blanc
4 tasses de bouillon de légumes chaud
1/2 casseau de champignons de Paris coupés en quartiers
Une douzaine de tomates cerises
2 bonnes poignées de bébé épinard
1/2 tasse de parmesan râpé ou levure alimentaire
3/4 tasse d’amandes rôties, en bâtonnets
Sel et poivre

On fait quoi

Dans une poêle, mettre une cuillère à soupe d’huile d’olive et cuire les champignons jusqu’à coloration. Réserver.

Dans une casserole, mettre l'autre cuillère d'huile d’olive et faites revenir l’oignon jusqu’à ce qu’il soit translucide.  Ajouter l’orge et mélanger le tout.  Ajouter une louche de bouillon et cuire à feu moyen jusqu’à ce que le liquide soit presque entièrement absorbé.

Recommencer jusqu’à ce que l’orge soit tendre. 

Terminer en ajoutant le vin blanc et le parmesan ou levure alimentaire. Incorporer les feuilles d’épinards, les tomates et les champignons en brassant. Bien mélanger et dresser en parsemant d’amandes rôties.

SPÉCIAL : INSECTES COMESTIBLES

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Cette semaine aux Explorateurs culinaires, on profite de l’arrivée probable du printemps pour vous présenter un petit dossier qui nous chatouille depuis longtemps et qui saura surement piquer votre curiosité : on se penche sur le marché grandissant des insectes comestibles.

1. MANGER DES INSECTES N’EST PAS SI NOUVEAU QUE CELA

Si votre idée de manger des insectes se résume à dévorer le ver de terre qui traîne au fond d’une bouteille de mezcal ou d’avaler accidentellement un nuage de maringouins pendant une ballade en vélo, sachez qu’on estime que plus de 2 milliards de personnes consomment des insectes sur une base régulière. Pourquoi ? Comme le souligne si bien la nutritionniste Julie DesGroseillers, qui a découvert cet aliment lors de la rédaction de son livre PROTÉINES en 2018, on mange des insectes avant tout parce que ce n’est pas nouveau.
« Cette pratique que l’on nomme entomophagie date de la préhistoire, nous explique-t-elle. Nos lointains ancêtres, les Grands singes, étaient des insectivores. Aujourd’hui, manger et cuisiner des insectes est présent dans de nombreuses régions du monde, notamment en Afrique, en Asie et en Amérique latine. »
Plus près de chez nous, l’Insectarium a sans aucun doute mis les bibittes comestibles sur la carte au Québec avec son programme « Croque-Insectes », de 1993 à 2005, qui donnait la chance aux citoyens de déguster des sauterelles, entre autres. Puis, les petites bestioles sont tranquillement retournées sous leurs roches respectives jusqu’à ce que les Nations unies les fassent rejaillir avec un rapport qui recommandait l’élevage d’insectes pour une population grandissante, à cause de leur immense valeur nutritive et leur légère empreinte écologique.

Aujourd’hui, les insectes ont le vent dans les voiles et les petites créatures brassent de grosses affaires, car un récent rapport de Barclays prévoyait que le marché des insectes comestibles franchirait le cap de 8 milliards $ en 2030.

Et ce nuage d’insectes se propage aussi au Québec.

2. ON ÉLÈVE DES INSECTES ICI AUSSI

L’Association des éleveurs et transformateurs d’insectes du Québec (AÉTIQ) compte 30 éleveurs et producteurs d’insectes comestibles pour la rondelette somme de 100 tonnes de bibittes par année.
Dans ce lot de producteurs, la firme Tricycle, située à Montréal, tente de se démarquer avec une approche innovatrice, notamment en produisant 4 tonnes de ténébrions par année avec une empreinte écologique radicalement basse.

« On veut donner une troisième vie aux aliments, nous explique Louise Hénault-Ethier, responsable de l’innovation et de la recherche et développement chez Tricycle. On travaille sur une économie circulaire que je qualifierai de profonde. »

Et tout commence par 80 tonnes de résidus alimentaires que Tricycle réutilise afin de nourrir ses 44 millions de bestioles par année. Hénault-Éthier est en quelque sorte une alchimiste de rebuts, et tente de concocter dans son petit coin de laboratoire en inox, LA formule gagnante pour optimiser la croissance de ses bêtes, en utilisant des résidus alimentaires du quartier — de la pulpe des jus Loop en passant par de la drêche de la Brasserie Etoh, sans oublier des restes de meunerie de la Boulangerie Jarry. Résultat : 93 % des intrants utilisés dans l’élevage sont des résidus organiques collectés dans un rayon de 5 km.

Pour ceux qui pensent que l’élevage d’insectes est un « free-for-all » et qu’on les laisse se multiplier exponentiellement en liberté, c’est tout le contraire. Chez Tricycle, l’élevage se fait dans une pièce rectangulaire de 800 pieds carrés, dans des bacs en plastique empilés 10 de haut, chaque tiroir savamment identifié avec un numéro de 12 chiffres pour sa traçabilité.
La croissance des insectes est supervisée de près, dans un environnement contrôlé entre 25 et 28 degrés, à 60 % d’humidité.

Nourris un mélange de nourriture humide et sèche, les vers sont récoltés à l’étape de larves, pour ensuite être déshydratés et puis vendus, soit entiers soit en poudre, sur leur site web ou à des transformateurs.
En tout, le processus d’élevage d’un ténébrion, de la ponte à la larve, prend trois mois.

« Ils sortent des poulets pas mal plus vite !, s’exclame Hénault-Éthier. Mais on fait de la recherche sur l’élevage de poulet depuis des siècles. Nous, on commence à peine. »

Mais ce n’est pas tout. Les excréments des insectes ainsi que les morceaux de carapaces sont ensuite récupérés afin d’en faire un puissant engrais — le frass — qui, selon les expériences menées par Tricycle, augmenterait de 16 fois la production de légumes.
La jeune compagnie en pleine croissance voit tellement de possibilités qu’elle est déjà en pourparlers afin d’agrandir sa production, dans de nouvelles installations, afin de mieux rivaliser avec les producteurs européens et asiatiques.

Tricycle offre aussi ses services d’accompagnement pour toute entreprise qui serait tentée de faire le saut dans ce nouveau domaine.

« On veut être un centre de référence pour eux, explique Hénault-Éthier. On veut bâtir un réseau de fermes interconnectées pour être capable de déployer à travers le Québec plein d’élevages d’insectes. »
En parallèle, et même si l’entreprise a été ralentie par la pandémie, Tricycle collabore aussi avec des chefs comme Richard Desjardins de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) afin de changer la perception des insectes où cela compte sans doute le plus : dans nos assiettes.

3.  ON EN MANGE DÉJÀ MAIS ON NE LE SAIT PAS

On ne vous apprendra rien en vous disant que l’humain carnivore, en plus de faire de bien mauvais choix alimentaires, fait aussi beaucoup de discrimination animale dans son assiette — notamment en refusant de manger des animaux dits « cutes ». Pas surprenant, donc, que cette logique tordue s’étende aussi aux insectes.

Pendant qu’on a tous un blocage psychologique à avaler une chenille, on a hissé les escargots et les crevettes — qui sont vraiment des insectes marins, come on ! — au statut de fine cuisine. Et pour ceux qui se sont déjà donné la peine de bien étudier un homard, vous y découvrirez tous les aspects d’un insecte géant. D’ailleurs, la ligne entre les insectes et les crustacés est plus floue qu’on le pense : les gens allergiques aux crustacés ont de fortes chances de l’être aussi aux insectes.

« C’est un problème culturel », résume le chef Jean-Louis Thémistocle, qui a grandi à Madagascar où les tables de cacahuètes côtoyaient celles des sauterelles dans les marchés publics. Mieux connu sous le nom de Chef Thémis, il a été un des pionniers des insectes comestibles en cuisine au Québec notamment avec son livre Des Insectes à croquer paru en 1997.

« Ce n’est pas le goût qui est repoussant, c’est l’idée de manger des bibittes, poursuit-il. Ce n’est pas un réflexe. La seule chose qui va faire changer cela c’est la gourmandise. Quand les chefs vont embarquer et les mettre sur leurs cartes, et que cela se démocratise par le goût. »
Le chef Richard Desjardins, professeur à l’ITHQ, essaie justement de changer les mentalités en obligeant ses élèves à cuisiner avec des insectes dans un de ses cours.
« Il y a un côté éducation, explique Richard Desjardins. C’est toujours la question : qu’est-ce qu’on fait avec cela ? Il faut trouver des façons de les cuisiner, c’est cela que les gens veulent savoir. »
Pour sa part, Desjardins voit le rôle des insectes dans nos assiettes comme des compléments, qui peuvent facilement agrémenter et rehausser des risottos, muffins, des vinaigrettes, des biscuits ou des sauces.
« On ne se fera pas une brochette de ténébrions, résume-t-il. Ils sont plutôt là comme un apport, pas comme plat principal. »

Mais l’ironie dans tout cela est qu’on en mange probablement déjà sans le savoir.

« En moyenne, on mange un demi-kilo d’insectes par année, explique Étienne Normandin, responsable de la production et entomologiste chez Tricycle. Il y a des fragments d’insectes dans la farine, le beurre d’arachide, le chocolat, dans le jus de tomate et de fruits, dans la bière. Il y a un seuil d’acceptabilité pour des résidus d’insectes dans beaucoup de produits. Parce que quand la moissonneuse passe dans les champs, il n’y a pas un petit bras qui sort pour dire “pas de criquets, pas de coccinelles”. Alors ils se ramassent dans nos Cheerios et nos Cornflakes. »

4. ILS SONT INTÉRESSANTS SUR LE PLAN NUTRITIONNEL

Même si la réputation des insectes sur le plan nutritionnel n’est plus à faire, il est quand même impressionnant de constater que tant de bonnes choses peuvent se retrouver dans de si petites bestioles, d’autant plus qu’on les considère souvent comme nuisibles.

« Les insectes sont intéressants d’un point de vue nutritionnel puisqu’ils sont riches en protéines et en minéraux, tout en offrant peu de matières grasses », résume la nutritionniste Julie DesGroseillers.
L’étiquette d’un sachet de ténébrions de chez Tricycle est assez révélatrice : le sac contient 58 % de protéines, en plus de la vitamine B12, du zinc et du fer.
« Et comme il s’agit d’une protéine animale, la farine d’insectes contient tous les acides aminés essentiels, ce qui en fait une protéine complète d’excellente qualité, conclut-elle. Par exemple, à poids égal, la farine de grillons possède deux fois plus de protéines que le bœuf. »

Sans surprise, à cause de leur poids nutritif, on retrouve désormais des insectes un peu partout : des chips à la nourriture animale en passant par des barres alimentaires protéinées. Il y a même de la poudre d’insectes du Choix du président — c’est bien pour dire.

Et selon Julie DesGroseillers, c’est un peu ce même rôle qu’ils peuvent jouer dans votre cuisine.
« Actuellement, la façon la plus accessible de manger des insectes est sous forme de farine, qui est en fait de la poudre d’insectes. Il s’agit d’une belle façon d’apporter de la variété à votre menu, tout en consommant des protéines de façon originale et écologique. »

Mais maintenant qu’on sait quoi faire avec, passons à la question qui vous brûle en bouche.

5. CELA GOÛTE QUOI ?

Comme tous les goûts sont dans la nature — et que la nature nous offre près de 1 900 espèces d’insectes comestibles —, tout va évidemment dépendre de l’insecte que vous déciderez de croquer. On préfère donc partager quelques commentaires reçus durant nos recherches pour ce dossier.
Chef Thémis : « Les sauterelles, quand elles sont frites, sont très près des fruits de mer. Et les fourmis ont un goût plus acide. »
Louise Hénault-Éthier : « Le goût du ténébrion va varier selon son mode de préparation. Déshydraté à basse température, il y a des notes de champignons crus et d’algues. À haute température, il y a un goût de café, cacao qui va ressortir et aussi un goût de grains de popcorn pas éclatés dans le fond du chaudron. »
Julie DesGroseillers : « J’ai tout de suite été fascinée par la saveur de la poudre de grillons qui rappelle la noisette grillée alors que sa couleur ajoute une teinte “chocolatée” aux recettes. »
De mon côté, les ténébrions séchés goûtaient à s’y méprendre à cette petite peau foncée qui entoure les arachides et ont la même texture que des miettes de chips qui traînent obstinément dans le fond d’un sac. Je m’amuse donc à les dissimuler dans les plats de mes ados paresseux, à leur insu. J’y vois là une belle façon de les faire manger santé. (Et de leur rappeler que je peux encore leur faire avaler ce que je veux.)
Mais pour conclure ce minuscule dossier, on cède la parole à notre chef Patrice Gosselin, qui utilisait les insectes pour une première fois en cuisine, avec une nouvelle recette qu’il partage avec nous.

6. RECETTE : HAMBURGER STEAK DE PORTOBELLO

« Je trouve la poudre de ténébrions vraiment facile à utiliser et à intégrer dans les recettes pour s’initier, constate le chef Patrice. Pour cette recette de hamburger steak de portobello, j’ai simplement saupoudré les deux côtés des champignons de poudre de ténébrions pour les griller par la suite. Le goût est subtil et surprenant. Cela rappelle légèrement une viande poêlée ou grillée. C’est vraiment à essayer. Et en plus, cela ne masque pas le goût. Cela ajoute plutôt un petit quelque chose de vraiment agréable. »

Textes, recherches et montage : Stephane Banfi
Recette : Patrice Gosselin
Publié le 11/05/2021

ZOOM SUR LA BETTERAVE

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On a tous vécu ce moment de panique intense. 4 h 17 du matin. Dans la salle de bain. Mi-endormi, on s’apprête à tirer la chaîne pour retourner au lit quand on aperçoit une couleur suspecte et écarlate dans le bol. Horreur. Anxiété. Un cancer ? Un rein perforé ? Et puis, soudainement, cela nous revient. Soupir et soulagement. LES BETTERAVES. Question de faire le point sur ce légume qui peut nous en faire voir de toutes les couleurs, on vous propose un petit zoom sur les betteraves.

ON AIMAIT LES BETTERAVES DANS L’ANTIQUITÉ 

Mais pas nécessairement pour leur goût. En effet, en plus de les retrouver dans les jardins suspendus de Babylone, on a aussi découvert des fresques de betteraves sur les murs d’un bordel de la ville antique de Pompéi qui, on le rappelle, a vécu une version accélérée du réchauffement climatique quand l’éruption du Vésuve, un après-midi paisible d’août 79, a craché cent mille fois l’énergie thermique du bombardement d’Hiroshima et a enseveli la ville et ses habitants sous un nuage dévastateur de feu, de lave et de cendres.

Les betteraves, donc, après excavations, occupaient une place de choix sur les murs du bordel de Lupanar, car elles étaient convoitées pour leurs pouvoirs aphrodisiaques. On s’est surement approprié cette croyance de la mythologie grecque, puisqu’Aphrodite, la déesse de l’amour, mangeait également des betteraves pour se rendre plus belle et désirable, prouvant encore une fois que les Romains, en plus d'être doués pour des orgies, étaient aussi d’excellents copieurs.

On peut certes rire de tout cela aujourd’hui, mais, après vérification, la science nous démontre que les betteraves sont une source naturelle de tryptophane et de bétaïne, deux substances qui favorisent une sensation de bien-être. Elles contiennent également de grandes quantités de bore, un oligo-élément qui augmente le niveau d’hormones sexuelles dans le corps humain, prouvant que les Romains (et les Grecs) n’étaient peut-être pas si fous que cela après tout.

ELLES SONT MÊME RAYÉES

On connaît les betteraves rouges. Les jaunes ou orange. Il y en a également des blanches. Mais tenez-vous bien, dans la catégorie WTF il en existe aussi des… rayées. En effet, les betteraves de la variété Chioggia, qui portent le nom d’une petite ville côtière d’Italie située à 50 km au sud de Venise d’où elles proviennent, ont ceci de particulier : lorsqu’on les coupe, elles révèlent un merveilleux motif rayé rose et blanc à l’intérieur qui impressionnera même les daltoniens. Cette betterave était à ce point appréciée qu’on la surnommait « l’herbe des Doges », qui étaient autrefois les seigneurs de la république de Venise. Mais il est préférable de savourer la betterave Chioggia crue car une fois cuite, elle perdra son motif psychédélique est deviendra rose, ce qui n’est quand même pas rien, mais nettement moins tape-à-l’oeil. Et finalement, pour ceux qui veulent scorer encore plus fort et ne pas trop faire rire d’eux, prière de noter que Chioggia se prononce KI-O’-JIA. En effet, tout comme dans « gnocchi », « Chiara » et « che cazzo? », le « ch » se prononce comme un « K » en italien.

ELLES SE MANGENT DE PLUSIEURS FAÇONS

Étrangement, la betterave était avant tout cultivée pour ses feuilles, ce qui n’est pas surprenant, car elle est de la même famille que la bette à carde. Ce n’est qu’en 1542 qu’on commence à cultiver et savourer son bulbe, en Allemagne ou en Italie. Mais même si le petit goût terreux de la betterave ne plaît pas à tous — notamment au couple présidentiel Barack et Michelle Obama qui a refusé d’en faire pousser dans le jardin bio de la Maison-Blanche — il reste que son goût sucré et sa polyvalence en font un légume de choix.

« On peut les rôtir au four, les manger crues en salade et même les faire cuire en robe de champs, comme une patate au four, elles sont excellentes sous toutes leurs formes », nous explique notre chef Patrice Gosselin, avec une exubérance un peu suspecte. « J’aime aussi les betteraves pour leur saveur particulière, leur couleur et leur pouvoir de conservation. On les achète, on les oublie et — pouf — on se dit qu’on doit les cuisiner et elles sont encore belles. »

Pour ce qui est de la difficulté à les éplucher, notre chef chaman nous livre son secret infaillible : « Une fois bien cuites, les mettre dans un lavabo rempli d’eau et frottez-les vigoureusement entre vos mains. Magie. »

C'EST UN SUPERALIMENT SOUS-ESTIMÉ

Un peu comme pour Elvis, Cher et Passe-Carreau, on reconnait les superaliments par leur nom singulièrement exotique. Kale. Curcuma. Chia. Tellement qu’on néglige souvent la betterave, par exemple, qui demeure pour plusieurs un gros bulbe sanguinaire et salissant, difficile à éplucher. Et pourtant cette belle racine qui, comme on l’a vu, se présente sous différentes couleurs et variétés, offre des bénéfices incroyables pour la santé.

+ Primo, elle contient une panoplie de vitamines et demeure un des légumes qui ont le meilleur pouvoir antioxydant pour prévenir le cancer. Une étude a même démontré que la consommation de bétanine, un des pigments donnant à la betterave sa couleur, diminuait l’apparition de cancers de la peau, du foie et du poumon.

+ D’autres études démontrent aussi que le jus de betterave peut abaisser l’hypertension artérielle, en raison de sa teneur élevée en nitrates. Le nitrate est transformé par un enzyme en oxyde nitrique, ce qui détend les vaisseaux sanguins. Le jus de betterave peut entraîner des baisses de la pression systolique et diastolique à des taux plus élevés que certains médicaments.

  • + Et justement à cause de ces nitrates, la betterave aiderait aussi à améliorer les performances sportives, surtout côté endurance, faisant d’elle possiblement une nouvelle « drogue » pour les sportifs.

Et au cas où on l’utiliserait pour tricher dans un sport, elle a ceci de pratique : elle est plutôt facile à détecter dans l’urine.

LES BETTERAVES SERVENT AUSSI À D'AUTRES CHOSES. VRAIMENT. 

La place de la betterave ne se limite pas à l’assiette. Par exemple :

+ La betterave sucrière (ou la betterave à sucre), qui est plus longue, blanche et sucrée, est utilisée pour 20 % de la production mondiale de sucre, le reste étant fait à base de canne à sucre. Sachant qu’il faut 50 kg de betteraves sucrières pour faire 2,5 kg de sucre et qu’il se produit 250 millions de tonnes de sucre de betterave par année, et que tout cela représente seulement 20 % de la production mondiale annuelle de sucre, nos statisticiens sont capables de calculer, hors de tout doute, qu’on bouffe vraiment — mais vraiment — beaucoup trop de sucre.
+ À l’époque victorienne, la betterave était utilisée pour donner un peu de couleur à la bouffe plutôt insipide et incolore anglaise (surprise), tradition qui se perpétue aujourd’hui alors que certaines pizzas surgelées utilisent encore de la poudre de betterave pour colorer la sauce tomate. Puisqu’on vous le dit.

+ Dans la catégorie high-tech, la betterave est aussi utilisée dans des panneaux solaires. Une équipe de chercheurs de l’Université de l’État de Washington étudie comment la bétanine, le colorant de la betterave, peut rendre les cellules solaires plus efficaces, performantes et environnementales.

+ Finalement, une fois cuites, vous pouvez vous les frotter partout sur le corps, puis sortir dehors en petite tenue et vous verrez que les gens se tiendront automatiquement à plus de deux mètres de distance. Encore une fois, tous ensemble : Magie.

LES RECETTES DE NOTRE CHEF PATRICE

Notre coloré chef vous propose une recette qui fera rougir vos invités d’envie : un risotto aux betteraves.

Notre chef alchimiste réconcilie les forces obscures de la cuisine en mariant les agrumes et la crème, et vous propose une entrée de verrines de betterave avec crème sure à l’orange.

Avec l’élection présidentielle à nos portes, notre chef patriotique vous propose le bortsch, un genre de minestrone slave qui a toutes les qualités attrayantes pour le président Trump : il est de couleur rougeâtre, il est économique, et surtout — surtout — il est d’origine russe.

(Publié le 18/10/2020)

SPÉCIAL CINÉMA

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En hommage à tout le gratin d’Hollywood qui se réunit dimanche pour le gala annuel des Oscars, on fait une pause de nos nouvelles alimentaires et culinaires habituelles, et on vous propose plutôt un menu de cinq films de bouffe alléchants et intrigants, qui méritent votre attention.

Documentaire de Kip Andersen et Keegan Kuhn (2017)

Documentaire-choc qui a été le début de la fin pour nous concernant la viande et les produits animaliers. En effet, sur un ton posé et zen, le cinéaste Kip Andersen passe l’industrie alimentaire dans le tordeur et nous fait découvrir le pan d’études scientifiques qui existent sur les dangers de la viande, tout en exposant les liens insidieux entre l’industrie agroalimentaire et les organismes gouvernementaux. L’entrevue avec le directeur général de l’American Diabetes Association qui refuse obstinément de parler d’un régime à base de plantes comme remède possible au diabète est un classique instantané. Le documentaire a créé tout un émoi lors de sa sortie et a été critiqué pour avoir tourné les coins scientifiques un peu ronds, mais il a le mérite de lever le voile sur des secrets bien gardés et aussi de nous exposer à quelques-uns des pionniers du végétalisme en médecine préventive comme le Dr Michael Greger et le Dr Neal Barnard (que nous avons d’ailleurs eu en entrevue).


Comédie de Stanley Tucci et Campbell Scott, avec Stanley Tucci et Isabella Rossellini (1996).

Dans les années 50, deux frères italiens en arrachent avec leur nouveau restaurant. Pour se sauver d’une faillite certaine, ils tentent le tout pour le tout en organisant une grande soirée, à laquelle est invité l’illustre chanteur de jazz Louis Prima. La bouffe dans ce film est mirobolante, les plats majestueux se succèdent à un rythme hallucinant. Le jeu des acteurs est subtil et discret, et Tony Shalhoub est désopilant dans le rôle du frère cuisinier puriste (Primo) qui refuse, par exemple, de servir son risotto avec du ketchup. Savoureux à tous les points de vue.

Drame historique d’Édouard Molinaro, avec Claude Brasseur et Claude Rich (1992).

Après la défaite de Napoléon, le politicien Talleyrand (le sublime Rich) et le chef de police Joseph Fouché (Brasseur) soupent ensemble pour discuter de l’avenir de la France. Toute personne qui aspire à être un acteur un jour — comme Tom Cruise par exemple — aurait intérêt à voir ce film pour bien saisir toutes les nuances et les subtilités du métier. Les dialogues de Jean-Claude Brisville, qui a adapté sa pièce de théâtre à l’écran, sont un festin pour l’ouïe. Rich, qui livre une performance exquise dans son rôle de parfait salaud et de maniganceur politique, a remporté le César du meilleur acteur pour sa prestation dans ce film.

Comédie dramatique de Gabriel Axel, avec Stéphane Audran et Jean-Philippe Lafont (1987).

Dans un petit village danois à la fin du XIXesiècle, une servante française en exil cause tout un émoi lorsqu’elle organise un festin. Un film de douceur et de rigueur qui, au-delà de la bouffe, parle de désirs interdits et de passions inassouvies. Mais lorsque cette pauvre communauté danoise, extrêmement religieuse, qui se tape du hareng salé 365 jours par année, voit soudainement débarquer des chaloupes de vins, de champagne, de truffes, de cailles et de sangliers, la piété cède à l’appétit. Impossible de voir ce film sans rêver de cailles sarcophages et autres délices. Le film a remporté l'Oscar du meilleur film en langue étrangère en 1988.

Documentaire de Louie Psihoyos (2019).

On termine avec le dernier des documentaires sur le végétalisme, qui prend toutefois une tangente intéressante : l’effet végé sur les performances sportives de très haut niveau. Qu’ils soient joueur de la NFL, cycliste olympien, homme fort ou ultra-marathonien, on nous révèle, par l’entremise du vécu du combattant UFC James Wilkes, le secret que ces athlètes ont en commun : l’alimentation végée qui les aide à mieux performer.
Le film ose même affronter de plein fouet le mythe que « la viande est pour les vrais hommes virils » : on soumet des joueurs de football collégial à une expérience hilarante qui mesure la fréquence et le degré de leurs érections pendant la nuit, à la suite d’un repas végé ou à base de viande. La différence est, disons, assez probante, merci.
Mais au-delà des nombreux exemples stupéfiants — et réels — qu’il présente, The Game Changers a surtout le mérite d’être clair. Sans être moralisatrices, les explications des bienfaits d’une alimentation à base de plantes sont minutieusement illustrées par des animations 3D, avec de nombreuses preuves et recherches scientifiques à l’appui.

Même Arnold Schwarznegger, coproducteur du film, y fait son mea-culpa, avouant que le lien de virilité entre la musculation et la viande n’est que du « marketing, et ne correspond pas à la réalité ».

Bref, si vous n’êtes pas convaincu de manger moins de viande après ce film, allumez-vous une bonne cigarette, installez-vous sous votre lampe bronzante et relaxez-vous en savourant pleinement votre chip, votre hot-dog, votre liqueur et vos pop-rocks.

Parce que la vie sera toujours belle.

ratatouille

Ratatouille (2007) de Brad Bird, qui vient nous chercher à chaque fois. À. CHAQUE. FOIS.

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Diner (1982) de Barry Levinson, pour ses conversations ridicules et mémorables qui ont valu au film l’Oscar du meilleur scénario original.

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La Grande Bouffe (1973) de Marco Ferreri. Parce que.

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Les Saveurs du Palais  (2012) de Christian Vincent qui démontre que la simplicité et l'authenticité en cuisine sont toujours des valeurs sûres, même dans les plus hautes instances.