LE CORONAVIRUS A DES AILES

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Pendant que le coronavirus continue de faire des ravages aux quatre coins de la planète — sauf sur la Côte-Nord et en Corée du Nord — une (autre) nouvelle plutôt troublante nous provient de la Chine cette semaine, où les autorités confirment que des traces du coronavirus auraient été trouvées sur des ailes de poulet congelées provenant du Brésil. (Tous ensemble : Vive la mondialisation.)

Avant de partir en peur, il serait bon de rappeler que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que la possibilité d’attraper le virus par la nourriture était faible.

De plus, les autorités sanitaires de Shenzhen, en Chine, ont immédiatement retrouvé et testé les personnes qui auraient pu entrer en contact avec le produit — dont on a tait la marque — et tous les résultats se sont révélés négatifs.

Mais là où ça se corse, c’est quand l’Association brésilienne des protéines animales (oui, cela existe) déclare dans un communiqué qu’elle analysait l’incident en plus d’ajouter qu’« il n’y a aucune preuve scientifique que la viande transmet le virus ».

Primo, comme nous le rappelle si bien le Dr Michael Greger dans sa conférence prophétique de 2008, la mégaproduction frénétique de viande animale est LA raison principale de toutes ces éclosions de virus qui nous affligent depuis les dernières années.

Deuxio, il serait également bon de se rappeler que les usines de transformation de viande, avec leurs conditions de travail primitives, sont devenues de véritables épicentres de contagion, si bien que cette semaine, la femme d’un boucher qui travaillait à l’usine de viande Aurora dans la région de Chicago a décidé de traîner la compagnie devant les tribunaux après que son mari a succombé au virus au mois de mai.

Finalement, il faudrait quand même se rappeler ce qui est vraisemblablement à l’origine de tout ce beau bordel : la vente d’une chauve-souris dans un marché public en Chine.

Tout ça pour dire que la viande est en réalité au coeur du problème que nous vivons, et les ailes de poulet ne sont que la pointe de l’iceberg.

(Publié le 14/08/20)

PERDRE DU POIDS AVEC LE JEÛNE INTERMITTENT

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Si vous êtes un humain et que vous vivez au 21e siècle, il y a de grandes chances que vous passiez une grande partie de votre vie a) devant un écran et b) à manger trois fois par jour à des heures fixes.

Mais dans les deux cas, il serait bon de se rappeler que la vie n’a pas toujours été ainsi (bonne chance de convaincre vos ados pour les écrans).

En effet, quand on parle de bouffe, l’humanité a passé une grande partie de son existence à manger seulement quand deux conditions fondamentales étaient réunies : la faim et la disponibilité de la bouffe.

Les Romains, par exemple, mangeaient seulement un repas par jour et cela ne les a pas empêchés de conquérir le monde.

Et comme on vous l’expliquait l’an dernier, l’importance capitale du petit déjeuner a été largement promue par des études subventionnées par... Kellogg’s.

Donc, qu’arrive-t-il quand on ne mange pas à des heures fixes ? Ou moins souvent ? Dans une étude publiée plus tôt ce mois-ci dans la revue Cell Metabolism, des chercheurs ont séparé au hasard 58 hommes et femmes obèses en trois groupes. Pendant huit semaines :

  • Le premier groupe pouvait manger ce qu’il voulait, sans compter les calories, mais seulement entre 15 h et 19 h
  • Le second mangeait ce qu’il voulait, mais entre 13 h et 19 h
  • Le troisième, un groupe témoin, mangeait sans restrictions

Résultat : Dans les deux groupes qui pratiquaient le jeûne intermittent, les participants ont consommé en moyenne 550 calories de moins par jour et ont perdu 3 % de leur poids. Autrement dit, en mangeant à leur faim pendant une période plus restreinte de la journée, les gens mangent tout simplement moins.

Et si vous cherchez à perdre du poids, on vous laisse avec cinq conseils infaillibles (et non-scientifiques) que nous avons nous-mêmes testés :

1. Autant que possible, mangez de la vraie bouffe.
Comment savoir ? Eh bien si vous mangez quelque chose qui provient d’un sac, d’une boîte, ou qui est issu d’un emballage coloré avec un logo, et qui est appuyé par une campagne publicitaire exhaustive avec site web, concours et porte-parole sexy, ou pire qui a un personnage de dessin animé dessus, désolé, mais il y a de fortes chances que cela ne soit pas de la vraie bouffe.

2. Si vous n’avez pas faim, ne mangez pas. (Concept.)

3. Buvez majoritairement de l’eau. Souvent.

4. Marchez. Tous les jours. De préférence dehors.

5. Coupez dans les produits animaliers et gavez-vous d’une variété de fruits et légumes. Autant que vous voulez.

Bienvenue.

(Publié le 31/07/20)

Comment savoir si vous mangez bio en 2 secondes

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Manger bio comporte des avantages, comme ingurgiter moins de pesticides nocifs ou de métaux lourds, ou encore, l’avantage de ne pas pisser du glyphosate.

Mais il n’est pas toujours facile de détecter un produit affiché bio au goût. Voici donc un truc assez simple pour vous rassurer : jeter un coup d’oeil au petit auto-collant chiffré qu’on retrouve normalement sur la majorité des fruits et légumes (et qu’on avale une fois sur deux sans le savoir).

Le numéro composé de quatre chiffres entre 3000 et 4000 est le code PLU(Price Look Up), un système mondial d’identification implanté et géré par l’International Federation for Produce Standards. 

Les fruits et légumes produits de façon conventionnelle ont tous quatre chiffres. Toutefois, si le numéro a cinq chiffres et qu’il commence avec un 9, cela signifie qu’il est bio.

Bien que ce système soit répandu, il n’est toutefois pas applicable aux fruits et légumes que vous achetez directement à la ferme ou d’un producteur dans un marché local.

Toutefois, dans ces cas, il existe une méthode ancestrale encore plus fiable de savoir si votre producteur fait du bio.

Vous pouvez le lui demander.

(Publié le 31/07/20)

LES OEUFS SONT FAITS

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La compagnie Eat Just inc. a annoncé cette semaine que JUST Egg — son produit phare à base de haricots mungos qui simulent le goût et la texture des oeufs — sera enfin en vente au Canada cet automne, dans les magasins Whole Foods et certains Walmart.
La compagnie misera sur le produit congelé « Folded plant eggs » qui est une galette d’oeufs pliée prête à manger pour les sandwichs du matin, qu’on peut cuire dans le grille-pain, à la poêle, au four conventionnel ou au four à micro-ondes.

On rappelle que JUST Egg contient par portion le même nombre de calories que les oeufs (70), presque la même quantité de protéines (5 g vs 6 g), le même gras (5 g) et zéro cholestérol. Mais surtout, JUST Egg utilise 77 % moins d’eau que les producteurs d’oeufs et a une empreinte carbone 40 % moins élevée. En plus d’avoir le mérite de ne pas être un vecteur de pandémie.

Pourquoi remplacer les oeufs ?
Cela tombe bien, une récente étude publiée la semaine dernière sur le JAMA Network qui a suivi 237 036 hommes et 179 068 femmes pendant 16 ans nous aide justement à répondre à cette question.

L’étude démontre, sans surprise, qu’une plus grande consommation de protéines végétales réduit fortement le taux de mortalité et de maladie du coeur — une diminution de 15 %.

Mais les œufs présentaient un intérêt particulier pour les auteurs, car en remplaçant également les œufs par des protéines végétales, le taux de mortalité chutait de 24 % chez les hommes et de 21 % chez les femmes.
Comme l’expliquait le Dr Victor W. Zhong, qui a mené la recherche : « Plus on consomme des oeufs, plus le risque est grand. Ceux qui mangeaient moins d’un oeuf par semaine n’avaient aucune augmentation de risque. »

Si vous n’êtes toujours pas convaincu, on vous laisse avec deux autres études, pour le plaisir :

  • Après une étude d’une durée de plus de 20 ans comptant 21 275 participants, les chercheurs sont arrivés à la conclusion que manger un oeuf par jour augmente le risque de maladie du coeur.
  • + Une étude de l’Association américaine du diabète de 2009 arrivait à la conclusion suivante : « Les données suggèrent que des niveaux élevés de consommation d’œufs (quotidiennement) sont associés à un risque accru de diabète de type 2 chez les hommes et les femmes. »

Si on voulait faire un mauvais jeu de mots, on oserait dire que la recherche semble donc confirmer que manger régulièrement des oeufs est de plus en plus dangeroeufs.

Mais heureusement, ce n’est pas notre genre.

(Publié le 31/o7/20)

ON NIAISE PAS AVEC LE COMPOST AU VERMONT

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Dans l’État américain de la « Liberté et l’Unité », les citoyens ne seront désormais plus libres de jeter dans leurs poubelles des pelures de bananes.

En effet, une nouvelle loi entrée en vigueur le 1er juillet oblige les résidents du Vermont à composter leurs résidus alimentaires, soit dans leur cour ou dans une installation de compostage.

Le Vermont est le premier à mettre en œuvre une interdiction de ce genre à l’échelle de l’État chez nos voisins du sud.

Pourquoi tant de zèle ?  

  • + L’État s’est donné comme objectif de détourner 50 % de tous ses déchets vers des installations où ils peuvent être recyclés, compostés ou réutilisés.
  • + Aussi, on n’en parle pas souvent, mais le gaspillage alimentaire est une source importante de méthane, un gaz à effet de serre environ 84 fois plus puissant que le dioxyde de carbone. Donc, lorsqu’on parle de réchauffement planétaire, cela commence aussi par vos trognons de pomme.

Malgré la nouvelle loi, on ne compte pas mobiliser le SWAT pour intercepter un citoyen qui oserait balancer ses noyaux d’avocats aux vidanges.

En effet, on compte plutôt sur une participation volontaire, ce qui semble déjà bien en marche puisque 72 % des habitants du Vermont pratiquent une forme de compostage à la maison.

Nos vidanges chez nous

  • + Au Québec, rappelons que le volume de déchets résidentiels a augmenté de 13 % depuis 2010, ce qui a poussé le gouvernement du Québec à annoncer, au début du mois, que tous les Québécois auraient leur bac de compostage d’ici 2025.
  • + À Montréal, comme nous l’explique Gabrielle Fontaine-Giroux de la Ville de Montréal, même si le Règlement 16-049 sur les collectes d’ordures mentionne que les résidus alimentaires ne peuvent être acceptés dans la collecte des ordures, le règlement est en vigueur seulement là où le service de compostage est disponible. Résultat : « Pour 2018, dernière année de référence, 26 % de ces matières étaient valorisées. »
  • + La Ville s’est toutefois donné comme cible de récupérer 60 % de la matière organique d’ici 2025 et 100 % d’ici 2030.
  • + Pour ce faire, on annonçait, au mois de mars, un projet pilote dans quatre arrondissements afin d’étendre le programme de récolte de résidus alimentaires aux bâtiments de 9 logements et plus.
  • + Entre 2015 et 2018, les quantités de résidus alimentaires collectées à Montréal sont quand même passées de 5 000 tonnes à plus de 26 000 tonnes.

Mais il y a visiblement encore bien des vidanges à passer avant d’être vert comme le Vermont.

(Publié le 31 /07/2020)

RÉSULTATS DE NOTRE SONDAGE

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On tient à remercier tous ceux qui ont participé à notre sondage la semaine dernière. Les résultats et commentaires obtenus sont pour le moins inspirants, et nous guideront dans nos prochaines étapes. Quelques suggestions qui retiennent notre attention :

  • + Vous avez été nombreux à nous confier que « vous nous aimez comme on est » ce qui est très touchant, d’autant plus que ce n’est pas quelque chose que nous sommes habitués d’entendre à la maison.
  • + Plusieurs mentionnent de « raccourcir l’infolettre », de présenter des aliments en « fonction de leur saisonnalité » et aussi de partager des recettes « simples et rapides » ou encore « exotiques ». Notre rédacteur en chef et notre chef en prennent bonne note et s’y mettront, après avoir terminé leur bouteille de Johnny Walker Black dans le sous-sol, en maugréant (ils sont sensibles).
  • + Vous nous suggérez aussi d’utiliser plus d’infographie pour illustrer nos propos, donc :
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86% d'entre vous ont attribué une note de 8,9 ou 10 sur 10 à nos recettes. Merci!

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90% d'entre vous ont attribué une note de 8,9 ou 10 sur 10 à notre infolettre. Pas pire pour une affaire si longue.

96,2% d’entre vous seraient prêts à nous recommander à un ami ou un proche. On vous promet de vous harceler très prochainement.

73,6% d’entre vous ne veulent pas payer pour du contenu exclusif. Ça va. On a compris.

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94,3% cuisinent à la maison, ce qui est remarquable.

5,8% sont chauves. On est vraiment contents pour vous.

Finalement, à l’image d’un certain soir déchirant d’octobre 1995, les remerciements avec ou sans perruque ont pris de véritables allures de vote référendaire :

49 % voulaient que notre chef porte une perruque pour les remercier

51 % le voulaient sans perruque

Merci encore d’avoir participé et, si on comprend bien, ce que vous êtes en train de nous dire c’est : « à la prochaine fois ».

(Publié le 3/7/2020)