Dans l’État américain de la « Liberté et l’Unité », les citoyens ne seront désormais plus libres de jeter dans leurs poubelles des pelures de bananes.

En effet, une nouvelle loi entrée en vigueur le 1er juillet oblige les résidents du Vermont à composter leurs résidus alimentaires, soit dans leur cour ou dans une installation de compostage.

Le Vermont est le premier à mettre en œuvre une interdiction de ce genre à l’échelle de l’État chez nos voisins du sud.

Pourquoi tant de zèle ?  

  • + L’État s’est donné comme objectif de détourner 50 % de tous ses déchets vers des installations où ils peuvent être recyclés, compostés ou réutilisés.
  • + Aussi, on n’en parle pas souvent, mais le gaspillage alimentaire est une source importante de méthane, un gaz à effet de serre environ 84 fois plus puissant que le dioxyde de carbone. Donc, lorsqu’on parle de réchauffement planétaire, cela commence aussi par vos trognons de pomme.

Malgré la nouvelle loi, on ne compte pas mobiliser le SWAT pour intercepter un citoyen qui oserait balancer ses noyaux d’avocats aux vidanges.

En effet, on compte plutôt sur une participation volontaire, ce qui semble déjà bien en marche puisque 72 % des habitants du Vermont pratiquent une forme de compostage à la maison.

Nos vidanges chez nous

  • + Au Québec, rappelons que le volume de déchets résidentiels a augmenté de 13 % depuis 2010, ce qui a poussé le gouvernement du Québec à annoncer, au début du mois, que tous les Québécois auraient leur bac de compostage d’ici 2025.
  • + À Montréal, comme nous l’explique Gabrielle Fontaine-Giroux de la Ville de Montréal, même si le Règlement 16-049 sur les collectes d’ordures mentionne que les résidus alimentaires ne peuvent être acceptés dans la collecte des ordures, le règlement est en vigueur seulement là où le service de compostage est disponible. Résultat : « Pour 2018, dernière année de référence, 26 % de ces matières étaient valorisées. »
  • + La Ville s’est toutefois donné comme cible de récupérer 60 % de la matière organique d’ici 2025 et 100 % d’ici 2030.
  • + Pour ce faire, on annonçait, au mois de mars, un projet pilote dans quatre arrondissements afin d’étendre le programme de récolte de résidus alimentaires aux bâtiments de 9 logements et plus.
  • + Entre 2015 et 2018, les quantités de résidus alimentaires collectées à Montréal sont quand même passées de 5 000 tonnes à plus de 26 000 tonnes.

Mais il y a visiblement encore bien des vidanges à passer avant d’être vert comme le Vermont.

(Publié le 31 /07/2020)