LA LASAGNE DE NONNA BELLUCCI

On aime tous la lasagne. Mais celle de la Nonna Bellucci n’est pas comme les autres. Car cette super grand-mère prend encore le temps de confectionner une lasagne entièrement maison, en faisant ses propres pâtes et sa propre sauce. Parce que vous avez été nombreux à nous demander des recettes classiques et ancestrales, on vous propose cette semaine le récit de cette fabuleuse recette, étape par étape, avec quelques réflexions au passage. Une dernière note : la recette originale de la nonna contient de la viande et, par respect, nous vous la présentons ainsi. Mais vous pouvez simplement la remplacer par de la fausse viande ou ne pas en mettre du tout.

Cela prend quoi

La sauce 

Huile d’olive
Trois boîtes de tomates en conserve (broyées)
Sel
Piment fort en flocons
Une branche de céleri
Une carotte
300 g de viande hachée, moitié boeuf, moitié porc (vous pouvez évidemment remplacer par de la fausse viande ou simplement faire une sauce tomate)
Quelques feuilles de basilic
Une assiette de mozzarella râpé
Un bol de parmesan râpé
Béchamel (optionnel)

La pâte
Huile d’olive
Vin blanc
4 oeufs
400 g de farine

Note : On peut ajuster les quantités, en gardant le ratio d'un oeuf pour chaque 100 g de farine. Cela semble être la seule chose de fixe et calculée de la recette.

On fait quoi pour la sauce

On fait revenir l’ail dans l’huile. On ajoute la viande, le sel et le piment. On mélange et on fait cuire doucement. Quand la viande est cuite, on ajoute les tomates broyées, la carotte coupée en deux, le céleri coupé en trois et le basilic. On fait bouillir et puis on laisse mijoter une heure à découvert.

On fait quoi pour la pâte

On forme un mini-volcan avec la farine (de préférence l’Etna ou le Vésuve — concept) et on met les oeufs dans le cratère. On ajoute l’huile aux oeufs, on les bat doucement avec une fourchette. Graduellement, on incorpore la farine, de tous bords, tous côtés, un peu comme un glissement de terrain provoqué par un volcan en éruption (concept - bis). 

Finalement, on mélange le tout et on pétrit de 15 à 20 minutes avec les paumes de la main, en utilisant son poids, jusqu’à ce qu’on obtienne un mélange homogène qui se tient. Note importante : Ce n’est pas facile.

Si le mélange de pâte est un peu sec, on ajoute du vin blanc. S’il est trop collant, on rajoute de la farine et on boit du vin blanc (c’est comme ça).

Façonner la pâte

On coupe ensuite la pâte en tranches de 1 cm, on saupoudre de farine, on les écrase tendrement avec la paume de la main et on les passe à la machine médiévale pour les aplatir en suivant une procédure très précise :

  • + On commence son morceau au Niveau 1 (premier clic) où on le passe une fois.
  • + On le plie en deux à l’horizontale et on repasse au même Niveau 1.
  • + Si tout se passe bien et qu’on ne s’est pas encore fait éclater l’index dans l’engin infernal, on monte au Niveau 3 et on y passe la pâte une fois.
  • + Finalement, on arrive au Niveau 5 (le niveau « Yoda »), où on passe la lanière de pâte deux fois.
  • + Si votre pâte est ultra-fine et presque transparente, vous passez Go et vous réclamez 200 $.

Assemblage et cuisson

Bon, maintenant que tout est prêt, c’est le temps de monter la lasagne. Note : Vous pouvez faire une petite béchamel on the side (beurre, farine, lait chaud) et l’incorporer dans la sauce directement, mais encore une fois, ce n’est pas un diktat.

On commence par étendre la sauce dans le fond d’un plat creux allant au four. Mais attention : On ne met PAS une swamp de sauce, on y va légèrement, une fine couche.

On fait bouillir rapidement les lanières de pâte, trois morceaux à la fois, on les retire et on les plonge dans un bol d’eau froide. Puis on retire la pâte froide et avec les mains, on l’égoutte de façon subtile et habile — de préférence pas en la faisant tourner par dessus sa tête en mode centrifuge et en criant « Volaaaarrreee » — et on l’étend par-dessus la sauce.

On coupe les lanières de pâte au besoin pour que cela rentre bien puis on recommence, cette fois avec une (mince) couche de sauce, suivie de mozzarella râpé puis de parmesan.

On recommence : pâtes, sauce, mozz, parmesan, etc. Après cinq ou six couches, on termine avec les pâtes puis avec une couche de sauce, mais sans viande.

Ensuite, avant de mettre au four, on coupe la lasagne en morceaux dans le plat de cuisson. Pourquoi ? Parce que c’est plus facile à servir après. Mais aussi parce que de cette façon, la sauce va mieux s’infiltrer dans les différentes strates pour répandre la saveur.

On met au four à 350 degrés, couverte avec du papier d’aluminium, pendant 20 minutes ou jusqu’à ce qu’elle soit bien chaude. Puis on laisse 5 à 10 minutes à découvert à broil, dépendant si on aime cela bien croustillant en surface ou non. Voilà. Vous savez tout. Tous ensemble : Grazie nonna.

SIX RÉSOLUTIONS ALIMENTAIRES POUR L’ANNÉE

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On en fait chaque année. Mais tout comme le confinement et la distanciation, on a visiblement de la misère à les respecter. Cette semaine aux Explorateurs culinaires, on sait pertinemment que la situation n’a rien de comique et que notre aventure collective se poursuit, mais pour essayer de commencer l’année du bon pied — si c’est encore possible — on vous propose six résolutions alimentaires, simples et efficaces. Que vous soyez végan, végé, omnivore ou tout simplement tanné, elles ont le pouvoir de changer votre vie. Bonne année quand même.

6 RÉSOLUTIONS POUR LA NOUVELLE ANNÉE

Bon, on ne vous annonce rien de fracassant avec ça, mais quand on lit que qu'il y a 1,7 million d'adultes obèses au Québec et que l'obésité et l'embonpoint touchent plus de 4 millions de Québécois, on se dit qu’on mange peut-être collectivement trop. Mais en plus de la quantité, il y a aussi la nécessité. Exemple : vous vous levez le matin et vous n’avez pas vraiment faim. Pourquoi déjeuner alors ? Parce qu’on ne peut sauter « le repas le plus important de la journée » ? Justement, quand on sait que l’importance capitale du petit déjeuner a été mise de l’avant par des scientifiques à la solde de Kellogg’s, on devrait peut-être moins prendre conseil d’une compagnie qui a comme porte-parole un tigre qui parle, et plus écouter notre for intérieur. Bref, mangez quand vous avez faim, et si vous n’avez pas faim, ne mangez rien. Mais on le sait, ce n’est pas si facile. Après tout, on est censé boire seulement quand on a soif et pourtant, la Société des alcools du Québec a engrangé un profit net de1,226 milliard $ en 2020. Et il n’y a pas eu de sécheresse pour autant.

Si autrefois on avait l’excuse du déplacement, du trafic, de ne pas trop savoir où aller pour s’approvisionner en légumes directement où ils poussent (quel concept), aujourd’hui la ferme québécoise est accessible à longueur d’année, dans la paume de votre main. En effet, on peut facilement soutenir nos agriculteurs en tout temps, acheter des beaux légumes frais — et aider le ministre de l’Agriculture André Lamontagne à faire croître l’autonomie alimentaire du Québec de 10 % au cours des prochaines années — avec quelques clics. Par exemple, il y a les fermes Lufa, qui font pousser une multitude de légumes frais et délicieux sur les toits de Montréal, en plus d’offrir une vaste gamme de produits de plusieurs producteurs. Vous commandez en ligne, choisissez le point de chute le plus près de chez vous… et c’est tout. Si vous préférez votre ferme moins en hauteur, il y a aussi la Coop Bio Locaux, qui est un regroupement de fermes québécoises qui offrent, sans intermédiaire, les meilleurs produits de leur terre 100 % biologiques et locaux, été comme hiver. Non seulement vous serez abasourdi par la richesse du goût des aliments (ce qui est franchement inquiétant, quand vous y pensez bien), mais vous y découvrirez des légumes plus méconnus comme la rabiole, la chicorée pain de sucre ou encore le rutabaga qui, incidemment, est aussi très prisé au Scrabble.

Dans la vie mouvementée de la prépandémie, manger était trop souvent l’équivalent de mettre du carburant dans son véhicule ; on faisait le plein, le plus rapidement possible (de préférence sans plomb), sans trop y penser, en fixant son regard ailleurs, en essayant de ne pas trop faire de dégâts. Ce qui est d’une tristesse absolue, surtout quand on pense à l’importance capitale que l’alimentation revêt dans nos vies et que, pendant ce temps, 820 millions de personnes ne mangent toujours pas à leur faim. Bref, maintenant qu’on a le temps, est-ce qu’on peut se rappeler que manger est à la fois une nécessité et un privilège ? Manger consciemment, c’est-à-dire prêter attention à notre nourriture à chaque moment, de sa préparation à sa dégustation, pour l’apprécier pleinement — ce qu’on appelle en anglais le mindful eating, est une prise de conscience de l’expérience unique et vitale qu’est celle de se nourrir. Cela n’a rien à voir avec les calories, les glucides, les lipides ou les protéines. Et cela n’a rien à voir avec avaler sa salade machinalement en faisant défiler son fil Facebook.

On aura le temps d’en reparler plus tard cette année, mais on le mentionne quand même d’entrée de jeu, question de vous préparer. Pour bien des gens, faire ses propres conserves demeure un exercice alchimique intimidant. Erreur. La réalité, c’est que c’est plutôt niaiseux. Et franchement délicieux. Alors, prenez donc un weekend cette année (ou sept, si vous êtes Italien) pour faire vos betteraves ou cornichons ; on vous confirme que c’est nettement plus valorisant que d’écouter les conférences de presse de la Santé publique à répétition. Et mieux pour votre santé mentale.

Quelques bonnes raisons, en vrac, pour passer au vrac ? Le prix. La qualité des produits. La variété. La disponibilité. La simplicité. L’élimination monstre d’emballage inutile. Ne plus devoir payer une marge ridicule pour une « marque ». La possibilité d’acheter la quantité qu’on veut. La logique de la chose. Bref, s’il y avait un temps propice pour amorcer ce virage avec un grand V, les conditions gagnantes sont réunies avec cette pandémie. Quelques suggestions pour vous bâtir un bunker alimentaire dans votre sous-sol : il y a la Coop NouRire qui a des points de chute dans plusieurs endroits au Québec, les épiceries Loco qui sont maintenant à quatre endroits à Montréal en plus d’être en ligne, et il y a évidemment le Bulk Barn.

Si la bouffe était un jeu de Monopoly, les pâtes seraient les « Passez Go / Réclamez 200 $ » de tous nos repas (et les pogos « Allez directement en prison »). Lorsqu’on est mal pris, et qu’on dispose de peu de temps, un bon plat de pâtes est vraiment une façon infaillible et nourrissante d’alimenter la tribu et, surtout, de limiter le chialage. Mais maintenant qu’on a du temps, si on se donnait comme mandat cette année de mettre la main à la pâte un peu plus souvent ? Surtout qu’on se cherche justement des activités familiales, autres que le Monopoly. Mais on vous avertit, manger des pâtes maison c’est comme une télé de 85 pouces UHD, un massage de pieds ou la lasagne de Mme Bellucci — une fois que vous avez essayé, impossible de revenir en arrière.

(Publié le 11/01/2021)

FAIRE SES PÂTES EN UNE MINUTE : 2E PARTIE

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À la demande générale  —  et pour mettrre fin au suspense insoutenable—  notre chef vous présente la 2e partie et conclusion de la vidéo «Faire ses pâtes maison en moins d'une minute» avec « Part 2 : Opération Laminage ».

Comment on fait

Prendre votre boule de pâte.

Enfariner légèrement votre plan de travail.

Couper votre boule en 4 parties.

Aplatir avec vos mains.

Passer deux fois à chaque épaisseur en commençant par le #7 et en finissant par le #2.

Enfariner légèrement la pâte au besoin afin qu’elle ne colle pas dans les rouleaux de la machine.

Vous pouvez couper la pâte en deux rendu à l’épaisseur #4 pour vous faciliter la manipulation.

Prenez votre ruban de pâte pour faire des lasagnes ou le passer à la machine pour transformer en spaghetti ou linguine.