On déjeune et on jase

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Vous avez été nombreux à nous écrire afin de nous donner des détails sur votre routine intime du matin (on parle du déjeuner ici). Comme un bon déjeuner se savoure en famille, on a cru bon de partager cela avec vous :

Notre pain quotidien : Que cela soit sous forme de toast, qu’il soit de blé entier ou qu’il provienne d’une boulangerie artisanale, le pain demeure un incontournable de vos matins. Ainsi soit-il.

Et la banane va à… : De tous les fruits qui ont fait la liste, la banane remporte un Oscar pour sa performance dans le déjeuner, occupant soit un rôle principal, un rôle de soutien important, ou encore pour l’ensemble de son oeuvre.

Les oeufs virés : On se serait attendu à une présence plus prononcée de ce qui a longtemps était la pierre angulaire du déjeuner soi-disant sérieux, mais vous avez considérablement brouillé les pistes avec, sauf exception, très peu d’oeufs dans vos rituels matinaux.

Mentions spéciales:

Le «Don’t Stop ’til You Get Enough»
Ôde avoue qu’elle «mange plusieurs déjeuners du lever jusqu’à 14h», incluant cretons, arachides, sandwich oeuf tourné et roquette, barre grano (trop sucrée), fromage et raisins, bleuets, framboises, tzatziki, avocat et pamplemousse + sirop d’érable.» On est loin des Fruit Loops même si on avoue avoir sursauté à l’idée de manger du tzatziki le matin. Surtout si on a un conjoint.

Le «Funky Town»
Quinoa, cuit dans un mélange de boisson de soya et de lait d’amande (avec un soupçon de vanille (Isabelle).

Le «Green Machine»
De l’eau avec de la chlorophylle en premier et une banane. (Sylvie).

Le «Should I Stay or Should I Go»
Banane et céréales fibre (Michel).

Merci beaucoup d’avoir partagé et échangé, on se promet de refaire cela bientôt.

(Publié le 14/06/2019)

Viande rouge ou blanche : même constat nocif

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Du Guide alimentaire canadien à l’Université de Harvard, on a tous entendu les avertissements de réduire notre consommation de viande, surtout la viande rouge, pour notamment éviter les maladies du coeur. Le Centre international de Recherche sur le Cancer a même déclaré la viande rouge «probablement cancérogène» en 2015 - ce qui est peu dire. Logiquement, on se rabattait donc sur la viande blanche comme le poulet ou la dinde, qui était jugée plus «santé». Vraiment?

The American Journal of Clinical Nutritionvient de décapiter ce mythe avec une récente étude qui démontre :

+ Qu’elle soit rouge ou blanche ,la viande augmente le taux de cholestérol LDL (communément appelé le «mauvais cholestérol»).

+ Ronald Krauss, chercheur et scientifique responsable de l’étude : «Nous nous attendions à ce que la viande rouge ait un effet plus négatif sur le taux de cholestérol sanguin que la viande blanche, mais nous avons été surpris de voir que ce n’était pas le cas. L’effet sur le cholestérol est identique lorsque les niveaux de graisse saturée sont équivalents.»

+ Finalement, l’étude réaffirme ce qu’on savait déjà, mais on vous le répète quand même, au cas : les protéines à base de plantes continuent d’avoir un effet bénéfique sur la santé.

(Publié le 14/06/2019)

Le poulet en chiffres

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Poulets abattus au Canada en 2018, soit 18 millions de plus que l’année précédente.

913%

Augmentation de la consommation annuelle du poulet par personne au Canada depuis 1960.

65 fois

Les poulets d’élevage grossissent 65 fois plus rapidement que leur taux normal de croissance.

6 semaines

Durée de vie moyenne d’un poulet d’élevage, au lieu d’une espérance de vie normale de 7 à 8 ans.

Pour un morceau de robot

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Chaos en France cette semaine, pas à cause des gilets jaunes, mais plutôt parce que l’arrivée du nouveau robot culinaire Monsieur Cuisine Connect de la compagnie Lidl a presque causé des émeutes dans certains magasins. En effet, les Français se sont rués sur la nouvelle machine qui coupe, hache, cuit, broie, pèse, râpe, émulsifie, mélange, saisit, pétrit, remue, mijote — le tout avec écran tactile couleur de sept pouces.

Pourquoi tant de folie?

+ Il y a l’attrait technologique et un côté pratique, sans aucun doute. Monsieur vient avec un livre de recettes programmé et remplace haut la main un éventail d’outils de cuisine qui encombrent nos tiroirs.

+ Il y a aussi la simplicité et l’infaillibilité du robot. On a beau être puriste, il faut reconnaître qu’il est très difficile — voire impossible — de rater une recette avec ce genre de machine, que cela soit une ratatouille ou un risotto

+ Mais on soupçonne que la frénésie pour Monsieur est plutôt reliée au prix. En effet, jusqu’à maintenant, le marché des engins culinaires intelligents était monopolisé par le Thermomix, la Cadillac des machines, qui coûte 1299 euros en France. Monsieur Cuisine Connect offre les mêmes prouesses, mais au tiers du prix, soit 359 euros, d’où la cohue.

Sans surprise, à cause de la forte demande, on a retrouvé des Monsieur Cuisine Connect en vente sur le web dès le lendemain… à trois fois le prix. Malgré tout, on ne peut que saluer ce genre d’engin qui favorise et encourage la cuisine à la maison. Mais quand on voit la frénésie qui s’empare des gens pour un produit à bon prix — comme des pots de Nutella par exemple — on a franchement peur pour l’humanité.

Un bon café avec cela?

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Si vous n’êtes pas cliniquement fonctionnel le matin avant d’avoir avalé un minimum de six cafés, vous serez heureux d’apprendre que vos artères ne seront nullement affectées par votre dépendance à votre latte glacé espresso blond à la vanille avec boisson aux amandes (par exemple). En effet, une nouvelle étude publiée par la British Heart Foundation dévoilée cette semaine démontre que boire du café — que cela soit une tasse par jour, trois ou plus — n’est pas associé à un durcissement des artères, comme on l’a longtemps cru.

Au fil des ans, les études sur le café ont eu le don de nous laisser aussi perplexes que les noms et formats de café chez Starbucks :

  • 1981 : Une étude de Harvard établit un lien entre le café et le cancer du pancréas
  • 1991 : Le Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) classe le café comme «probablement» cancérogène
  • 2016 : Le CIRC se ravise, précisant que sont plutôt les boissons chaudes qui sont dangereuses et non le café.
  • 2017 : La Société européenne de cardiologie  affirme que boire plus de café réduit le risque de décès prématuré
  • 2019 :L’American Journal of Clinical Nutrition  nous apprend que boire six tasses de café ou plus augmente les risques de développer une maladie du coeur de 22%.

Toutefois, aujourd’hui, la majorité des scientifiques s’entendent sur les nombreux bienfaits du café.

Et même si un excédent de café peut vous donner des palpitations, vous faire fixer le plafond pendant de longues heures la nuit ou encore vous pousser à écrire un opéra allemand, sachez que la boisson est très sécuritaire, avec seulement 51 cas d’intoxication ou de surdose liés à la caféine répertoriées depuis 1959 —  soit presque autant que de décès causés par la foudre annuellement aux États-Unis (49).

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2 000 000 000 000

Cafés servis par année dans les Tim Hortons au Canada 

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158 600 000

Sacs de 60 kg de café ont été produits mondialement en 2018, provenant en majorité d’Amérique du Sud, surtout du Brésil.

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600 000 $

Montant estimé versé par McDonald’s à une septuagénaire en 1994 pour avoir subi des brûlures au troisième degré après avoir renversé son café dans l’auto.

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12 kg

Café consommé par chaque Finlandais annuellement, faisant d’eux les plus grands buveurs de café au monde, suivis de la Norvège et de l’Islande. Le Canada est le seul pays non européen à percer le top 10, avec 6,5 kg par personne.

Manger ultra-transformé et mourir

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Manger des produits ultra-transformés n’apporte rien de bon côté nutrition — on ne vous apprend rien. Mais si on vous disait que cela augmente aussi sérieusement votre risque de mourir prématurément? Deux études publiées la semaine dernière dans le British Medical Journal abondent dans ce sens.

Ultra-transformé, de kessé? :
On parle ici de produits généralement très sucrés ou salés, confectionnés en usine avec l’aide de chimistes diaboliques qui font tout en leur pouvoir pour qu’on ne puisse arrêter d’en manger. Si vous pensez qu’on exagère, la scientifique et professeure Laura Schmidt déclarait dans un TED Talk en 2015 :

«… Ils (les compagnies) utilisent la même technologie que nous utilisons pour combattre les dépendances, seulement ils mettent des gens dans des machines à résonances magnétiques et leur font manger des Doritos afin de déterminer comment ajuster la recette pour que leur produit soit encore plus irrésistible.»

(Note: Par souci de concision, on identifiera ces produits en utilisant le terme général «scrap» dans le reste du texte. Merci de votre compréhension. )

Première étude: En Espagne, on a suivi 20 000 participants âgés de 20 à 91 ans, pendant près de 15 ans, pour évaluer l’effet de la consommation de scrap sur leur santé.

Constat : Bouffer plus de scrap — plus de quatre portions par jour — est associé à une augmentation de 62% de risque de décès prématuré, comparativement à ceux qui consomment moins de scrap. Et chaque portion supplémentaire de scrap augmente ce risque relatif de 18%.

Deuxième étude : Pendant ce temps, en France, on suivait le régime de 105 000 participants pendant cinq ans. Ceux qui mangeaient plus de scrap avaient un risque de maladie cardiovasculaire légèrement plus élevé.

Tout cela vient s’ajouter à plusieurs autres études qui présentent des résultats similaires

On fait quoi? : À défaut de bannir ces produits visiblement nocifs, l’idée commence à circuler d’y apposer des avertissements obligatoires, un peu comme on a fait pour l’industrie du tabac, afin d’aider les gens à faire des choix plus éclairés.  Mais la bataille juridique risque d’être assez longue. Pourquoi? Voyons voir. Prenons l’exemple de Doritos. Qui  appartient à Frito-Lay. Qui appartient à PepsiCo. Qui a déclaré des revenus de 64,6 milliards $ US et dépensé 3,4 millions $ US en lobbying en 2018. Devinez pourquoi.

D’ici là, au cas où vous seriez toujours tentés, voici une courte liste de 100 produits à éviter. La médaille d’or revient à … la Gold Bar de Hershey.

Un appétit pour la malbouffe ultra-transformée

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C’est le gras qui fait grossir. Non, le sel. Non, le sucre. Et si c’était tout simplement… la nourriture elle-même qui était la source du problème? L’étude du National Institutes of Health (NIH) parue hier marque un point tournant dans cet épineux débat. En effet, les chercheurs ont découvert qu’un régime composé d'aliments ultra-transformés amenait invariablement les gens à trop manger et à prendre du poids.

L’expérience est toute simple :

+ Vous prenez deux groupes de 10 personnes. Pendant deux semaines, un groupe mange des repas «sains» composés d’aliments frais, l’autre des repas à base d’aliments ultra-transformés.

+ Mais tous les repas contiennent le même nombre de calories, sucre, gras, fibre et macronutrients. Donc, sur papier, les deux types de bouffe «s’équivalent».

+ Les gens ont 60 minutes pour manger et peuvent manger autant qu’ils veulent, à leur faim.

Résultat : les repas ultra-transformés poussent les gens à manger plus rapidement, et surtout à trop manger — environ 500 calories de plus par jour — et donc à prendre systématiquement du poids, une moyenne de deux livres en deux semaines. Pendant ce temps, les participants du groupe aux «repas sains» ont perdu en moyenne deux livres en deux semaines.

Bon, on vous entend déjà soupirer: so what’s new? Après tout, qui n’a pas juré de manger seulement «quelques bouchées» de Doritos en regardant la télé pour se retrouver, 22 minutes plus tard, avec le gros sac de chips vide par terre, les doigts orange jusqu’aux coudes et des nausées? Et bien sachez que les repas ultra-transformés servis durant l’expérience ne comportaient pas nécessairement les suspects habituels de la malbouffe. Oui, il y avait des hot-dogs et des burgers. Mais on servait aussi des saucisses de dinde surgelées. Des raviolis Chef Boyardee. Des céréales Cheerios. Du yogurt Yoplait avec des fruits ajoutés. Des haricots en conserve. Et ainsi de suite.

Tout cela confirme donc le vieux principe qu’il est toujours préférable de manger de la vraie bouffe (concept). Et cela vient valider la théorie que l’industrie alimentaire possède une armée diabolique de chimistes qui oeuvre sans arrêt pour créer l’ultime malbouffe dont on ne peut tout simplement pas — ou plus — se passer. Si on voulait faire un jeu de mot en lien avec une autre industrie aux tactiques similaires, on dirait même qu’ils sont en train de faire un tabac.

(Publié le 7/06/2019)