C’est le gras qui fait grossir. Non, le sel. Non, le sucre. Et si c’était tout simplement… la nourriture elle-même qui était la source du problème? L’étude du National Institutes of Health (NIH) parue hier marque un point tournant dans cet épineux débat. En effet, les chercheurs ont découvert qu’un régime composé d'aliments ultra-transformés amenait invariablement les gens à trop manger et à prendre du poids.

L’expérience est toute simple :

+ Vous prenez deux groupes de 10 personnes. Pendant deux semaines, un groupe mange des repas «sains» composés d’aliments frais, l’autre des repas à base d’aliments ultra-transformés.

+ Mais tous les repas contiennent le même nombre de calories, sucre, gras, fibre et macronutrients. Donc, sur papier, les deux types de bouffe «s’équivalent».

+ Les gens ont 60 minutes pour manger et peuvent manger autant qu’ils veulent, à leur faim.

Résultat : les repas ultra-transformés poussent les gens à manger plus rapidement, et surtout à trop manger — environ 500 calories de plus par jour — et donc à prendre systématiquement du poids, une moyenne de deux livres en deux semaines. Pendant ce temps, les participants du groupe aux «repas sains» ont perdu en moyenne deux livres en deux semaines.

Bon, on vous entend déjà soupirer: so what’s new? Après tout, qui n’a pas juré de manger seulement «quelques bouchées» de Doritos en regardant la télé pour se retrouver, 22 minutes plus tard, avec le gros sac de chips vide par terre, les doigts orange jusqu’aux coudes et des nausées? Et bien sachez que les repas ultra-transformés servis durant l’expérience ne comportaient pas nécessairement les suspects habituels de la malbouffe. Oui, il y avait des hot-dogs et des burgers. Mais on servait aussi des saucisses de dinde surgelées. Des raviolis Chef Boyardee. Des céréales Cheerios. Du yogurt Yoplait avec des fruits ajoutés. Des haricots en conserve. Et ainsi de suite.

Tout cela confirme donc le vieux principe qu’il est toujours préférable de manger de la vraie bouffe (concept). Et cela vient valider la théorie que l’industrie alimentaire possède une armée diabolique de chimistes qui oeuvre sans arrêt pour créer l’ultime malbouffe dont on ne peut tout simplement pas — ou plus — se passer. Si on voulait faire un jeu de mot en lien avec une autre industrie aux tactiques similaires, on dirait même qu’ils sont en train de faire un tabac.

(Publié le 7/06/2019)