BATAILLE JURIDIQUE ROYALE CONTRE BURGER KING

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On peut dire que l’arrivée de l’Impossible Whopper le nouveau burger sans viandechez Burger King au mois d’août dernier a été royalement profitable à la chaîne de fast food. Désormais offert dans plus de 7 000 restaurants aux États-Unis, un des porte-parole du King déclarait cette semaine au New York Postqu’il s’agissait « d’un des lancements de produits les plus réussis de l’histoire de la marque ».

Mais quelque chose n’est pas rose au royaume alors qu’on apprenait en même temps cette semaine que Burger King était aussi poursuivi en justice par un client végétalien qui accuse la chaîne de contaminer ses Whoppers sans viande en les faisant cuire… sur les mêmes grilles que ses burgers de (vraie) viande.

La poursuite intentée devant le tribunal fédéral de Miami demande des dommages et intérêts pour tous les acheteurs de l'Impossible Whopper et une injonction qui forcerait Burger King à « divulguer clairement » que ses burgers végés et des hamburgers traditionnels sont cuits sur les mêmes grilles.

Pendant que Burger King refusait de commenter, les fabricants de la galette Impossible Foods y sont allés d’une déclaration plutôt surprenante : son produit a été conçu pour les mangeurs de viande qui souhaitent consommer moins de protéines animales, et non pour les véganes ou les végétariens.

… Ah bon?

(Publié ler 22/11/2019)

MANGER VÉGÉ PEUT PRÉVENIR L’ALZHEIMER

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Nouvelle étude concernant l’alimentation à base de plantes, même constat bénéfique pour la santé. Cette fois, les résultats nous proviennent de l’Université nationale de Singapour et sont publiés dans l’American Journal of Clinical Nutrition.

Les grandes lignes

  • + Les chercheurs ont utilisé des données d’une étude effectuée de 1993 à 1998, en ciblant 16 948 personnes, âgées de 53 ans en moyenne
  • + On a répertorié leur régime alimentaire, leur consommation de tabac, leur consommation d'alcool, leur activité physique, la durée de leur sommeil, leur taille, leur poids et leurs antécédents médicaux.
  • + Entre 2014 et 2016, des suivis ont été faits sur leur état de santé, plus précisément avec des évaluations des fonctions cognitives, tout en tenant compte de leur régime alimentaire.

Constats
Entre la période de 2014 et 2016, 2 443 participants — soit 14,4 % des gens — avaient développé un problème ou une maladie cognitive.

Mais les participants qui suivaient un régime majoritairement à base de plantes avaient jusqu’à 33% moins de risques de développer une déficience cognitive que ceux dont le régime alimentaire n’était pas à base de plantes.
Conclusion
Encore une fois, ces résultats démontrent que suivre un régime alimentaire sain, majoritairement végé, est associé à un risque plus faible de déficience cognitive en fin de vie, du moins chez les adultes chinois.

On termine avec une courte vidéo du Dr Neal Barnard, que nous avons déjà eu en entrevue aux Explos, qui partage les cinq choses de base que vous pouvez et devez faire pour vous protéger de la maladie de l’Alzheimer.

(Publié le 22/11/2019)

DES AGENTS TRÈS DISCRETS… MAIS OMNIPRÉSENTS

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Ils sont des agents de conservation. Raffermissants. Antiagglomérants. Ou encore stabilisants.

Ils gardent vos produits alimentaires épais, brillants, éclatants ou tout simplement plus longtemps.

On parle ici d’additifs alimentaires qu’on trouve dans une panoplie de produits transformés.
En fait, c’est simple : dès que vous achetez une pizza congelée, un repas préparé, un muffin ou une boite de céréales, soyez assuré : un agent vous y attend.

Un rapport de l'Observatoire de la qualité de l’alimentation (OQALI) publié cette semaine en France nous dresse un portrait de la situation, après avoir analysé 30 000 produits (excluant toutefois la confiserie).

Les grandes lignes

  • + Au total, 78% des produits alimentaires analysés contenaient au moins un additif alimentaire.
  • + On dénote quand même une tendance à utiliser moins d’additifs dans l’industrie. Parmi les 20 catégories pour lesquelles des données sont disponibles, le nombre d’aliments sans additifs est en augmentation, passant de 13,7% à 18,3% des produits, depuis le début des années 2010.
  • + 4% des produits analysés utilisaient un nombre retentissant de dix additifs ou plus. Les coupables? Les viennoiseries et desserts surgelés, les produits traiteurs frais et les crèmes glacées et sorbets.
  • + Les additifs les plus utilisés sont l’acide citrique comme régulateur de l’acidité (23 % des produits), les amidons modifiés, comme épaississants (22 %) et les lécithines comme émulsifiants (17 %).

Au Canada
Chez nous, sachez qu’il y a 15 listes distinctes de plus de 400 additifs permis dans la bouffe, recensé par Santé Canada par catégorie et selon leurs compétences (pour ainsi dire). Leurs noms varient, passant du chimique comme la cellulose microcristalline (qu’on trouve dans le cheddar rapé) au nom plus funky comme l’agar-agar (extrait d'algue pour les confitures) au carrément « c’est certain qu’ils l’ont inventé » comme l’arabinogalactane (utilisé dans les mélanges pour pudding et tartes).

Même si Santé Canada affiche chaque produit avec une limite de tolérance ou condition, il y a malheureusement toujours des dangers, selon les études et la région du globe concernée.

Des exemples :

  • + Le bromate de potassium, utilisé abondamment dans le pain aux États-Unis,est un additif interdit au Canada et en Europe, car il est lié au cancer. Trouvez l'erreur.
  • + Selon des récentes études, l'additif BHQT (ou TBHQ en anglais) qu’on trouve dans les huiles de cuisson viendrait sournoisement affaiblir notre système immunitaire notamment lorsqu’il s’agit de combattre la grippe, au point de même neutraliser l’efficacité des vaccins.
  • + L’usage des additifs BHA et BHT dans nos chips, céréales, margarine et certaines conserves — pour ne nommer que ceux-là — est restreint en Europe mais pas ici, et ce même si le BHA est classé « possiblement cancérigène » par le Centre international de recherche sur le cancer.
  • + Et finalement, il y a les sels de nitrites, ces agents de conservation utilisés notamment dans la charcuterie qui font l’objet d’une pétition monstre en France cette semaine, dans le but de les interdir à cause de leur lien étroit au cancer.  Encore une fois : trouvez l’erreur.

Tout cela prouve deux choses.
Primo, visiblement, même la science, parfois, n’est pas une science exacte.
Et deuxièmement, autant que possible, tenez vous donc loin du prêt-à-manger et de toute bouffe transformée, préparée, surgelée, qui se conserve miraculeusement des mois dans votre pantry ou qui se vante d’être prête « simplement en ajoutant de l’eau et mélanger. »

(Publié le 22/11/2019)

FAILLITE DU PLUS GROS PRODUCTEUR DE LAIT AUX ÉTATS-UNIS

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Imaginez une compagnie alimentaire américaine avec des ventes de 7,1 milliards $. Avec 15 000 employés. Et dont les produits sont distribués dans les 50 États en Amérique.

Vous avez un aperçu du géant qui vient de s’écrouler aux États-Unis cette semaine alors que la compagnie laitière Dean Foods, rien de moins que LE plus gros producteur de lait aux States, vient de se mettre sous la protection de la faillite.

Les raisons ? Il y a évidemment l’arrivée d’une panoplie de compétiteurs sur le marché — lait de soya, amandes, riz, noix de coco, avoine, alouette — qui a mené à une chute vertigineuse de la consommation du lait de vache. En 2018, les ventes de lait ont effectivement chuté de 1,1 milliard $ chez nos voisins du sud.

Mais au coeur du débat demeure la pertinence de boire du lait d’un autre mammifère — un phénomène unique à l’humain, surtout quand on considère le volume incroyable qui est ingurgité. En 2018, au Canada, malgré une baisse de la consommation depuis 10 ans, on parle quand même de près de 66 litres par personne et d'une production totale fermière de 88,9 hectolitres. En termes plus imagés, ce sont presque cinq Stades olympiques bien remplis jusqu’au bord qui sont pompés de nos vaches laitières chaque année au Canada (selon nos modestes calculs).

Puis, il y aussi toutes ces études qui font leur chemin, démontrant les effets pervers et dangereux du lait sur la santé, dont une dans The China Study publiée en 2005 qui révélait, entre autres, qu’on pouvait carrément activer et désactiver la croissance de cellules cancéreuses chez des rats en augmentant et diminuant les doses de caséine, la principale protéine présente dans le lait de vache. En fait, l’expérience a ouvert le chemin à un constat plutôt renversant et toujours méconnu : la consommation de toutes protéines animales augmente sans équivoque la croissance et la propagation de cancer pendant que les protéines végétales ont l’effet contraire.

Quant au mythe que le lait soit soi-disant bon pour la formation de nos os grâce au calcium, une étude publiée dans The British Medical Journal en 2015 arrivait à la conclusion qu’il « n’existe aucune preuve clinique indiquant que l’augmentation de l’apport en calcium de source alimentaire prévient les fractures ». 

Ajoutez à cela que près de 65 % de la population est intolérante au lactose et il n’était qu’une question de temps avant que la science et le gros bon sens rattrapent ce produit.

(Publié le 15/11/2019)

DE LA VIANDE VÉGÉE ET EN LABO POUR FIDO

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Après Beyond Meat qui nous a donné un substitut de viande à base de plantes, voici Because Animals, une compagnie de Philadelphie qui clanche sur de la bouffe végée pour chiens et chats.

Pourquoi ? Comme le nom de la compagnie le suggère : parce que.

En fait, la compagnie offre déjà des biscuits organiques et probiotiques sans viande, de même que des suppléments, mais elle prévoit lancer sa pièce de résistance en 2021 : de la nourriture à base de viande cultivée à l’aide de procédés biotechnologiques, sans élevage ni abattage d’animaux.
Bon. Primo, rappelons que la « viande cultivée » n’est pas un phénomène nouveau; on se souviendra que le premier burger créé en laboratoire a vu le jour à Londres en 2013. La belle galette en question avait coûté la modeste somme de 330 000 $ et avait été financée par le milliardaire Sergey Brin de Google.

Le secteur de la viande en labo semble en pleine ébullition comptant plusieurs start-up comme Mosa Meat et Memphis Meats qui, en 2017, a reçu 17 millions $ en financement de, notamment, Bill Gates et Richard Branson. La compagnie Air Protein propose même une « viande » développée à base... d'air, inspirée d'une idée initialement explorée par la NASA dans les années 1960, lorsque des scientifiques essayaient de déterminer comment nourrir les astronautes dans l'espace.

On ne sait pas exactement combien la viande cultivée en laboratoire coûtera quand elle sera commercialisée et on comprend encore moins la pertinence d’investir dans un produit qui demeure à ce jour classé nocif pour la santé humaine par l’Organisation mondiale de la santé — qu’il soit confectionné en labo ou non.

Mais entre-temps, si vous cherchez une option 100 % végée pour Fido, Tiger ou Monsieur Bulle, la compagnie Wild Earth a manifestement une longueur d’avance sur le marché et semble avoir réinventé la bouffe pour chiens sans viande, tout en y donnant du goût.

Si bien que même son président n’a pas peur d’en manger.

On appelle cela savourer son succès.

(Publié le 15/11/2019)

ENFIN! DES CITRONS SANS PÉPINS!

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La mégacompagnie alimentaire The Wonderful Company croit visiblement avoir frappé le Klondike en lançant récemment un nouveau citron sans pépins, tout simplement baptisé « Wonderful Seedless Lemons ».

L’objectif est de réduire le volume de pépins qui se ramassent sournoisement dans vos assiettes ou vos drinks et aussi de sauver le nouvel aide-cuisinier de la misérable corvée d’épépiner les 14 caisses de citrons avant même de pouvoir commencer à manier un chaudron et de concrétiser son rêve de jeunesse.

Selon le Los Angeles Times, les deux variétés de citrons en question portent des noms de robots de la Guerre des étoiles — Code 3X97 et 7ELS1 — et proviennent originalement d’Australie. En 2015, The Wonderful Company a acheté les droits des citrons (oui, cela se fait), en a planté sur 3 500 acres de terre en Californie et ils devraient mûrir entre octobre et juin.

Et avant de traiter cette nouveauté de Frankenfood, sachez que les citrons n’ont PAS été génétiquement modifiés, mais ils s’ajoutent plutôt à une longue liste de fruits et légumes qui changent et permutent au fil des siècles, par l’entremise, notamment, de croisements génétiques. Voyez vous-mêmes. 

(Publié le 15/11/2019)