LE PANIER TOUJOURS PLUS CHER

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Selon le Rapport canadien sur les prix à la consommation, publié annuellement par les Universités Dalhousie et Guelph, votre panier d’épicerie vous coûtera — surprise — plus cher en 2020.

Les grandes lignes :
+ Dans l’ensemble, l’étude prévoit que les produits alimentaires vont augmenter jusqu’à 4 % en 2020, avec une hausse similaire du prix des légumes.
+ Dans le concret, pour une famille moyenne au Canada qui essaie d’avoir une alimentation saine, cela représente une augmentation de 487 $ annuellement, pour une dépense totale de 12 667 $.
Les enjeux alimentaires à surveiller en 2020 :

  • + Les emballages en plastique à usage unique de produits alimentaires continueront d’avoir une influence sur les achats des consommateurs, ce qui explique les nouvelles politiques de contenants réutilisables chez Metro et IGA.
  • + Le protectionnisme et les guerres commerciales qui auront un impact sur le prix des produits. Sans compter qu’il y a toujours la possibilité de flambée irrationnelle des prix sur certains produits ciblés soudainement jugés miraculeux sur le web (oui céleri, on parle de toi).
  • + Les épidémies de maladies dans le secteur des légumes, comme on a vu encore le 22 novembre dernier avec la laitue romaine.
  • + Le rapport se permet même d’identifier « l’éléphant dans la pièce », c’est-à-dire les changements climatiques qui auront des répercussions directes sur les systèmes alimentaires canadiens — sécheresses, incendies de forêt, fortes précipitations, accès réduit à l’eau douce. La routine, quoi.

Finalement, bien qu’on voie l’arrivée du nouveau Guide alimentaire canadien avec ses nouvelles recommandations d’un bon oeil, on se permet un triste rappel : plus « de 4 millions de Canadiens et Canadiennes souffrent d’insécurité alimentaire, ce qui représente plus de 1,15 million d’enfants ».

À ce sujet, on se permet une plogue bien soutenue : si jamais vous vouliez aider, on vous propose le SNAC (Service de nutrition et d’action communautaire), un organisme local qu’on connaît bien, qui fait du bien, qui aide beaucoup et qui, malheureusement, a toujours besoin d'aide pour fournir à la demande. 

(Publié 6/12/2019)

UN JEUNE DÉFIE LE PRÉSIDENT DE DEVENIR VÉGAN PENDANT UN MOIS

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Un jeune garçon de 9 ans de Floride a lancé tout un défi à Donald Trump cette semaine : si le président prenait un virage végane au mois de janvier, le jeune (via l’organisation qui le soutient, Million Dollar Vegan) fera un don d’un million de dollars à d’anciens combattants.
« Si les gens le voyaient faire cela, tout le monde en entendrait parler et dirait : Si le président Trump l’a fait, je pourrais peut-être le faire ? », a déclaré le jeune Evan.

Son défi est appuyé par une campagne publicitaire agressive incluant panneaux géants, spots télé et, évidemment, réseaux sociaux, qui vise à faire faire connaître les bienfaits d’une alimentation végétale pour la santé et l’environnement en encourageant les leaders internationaux à donner l’exemple.
On sait que le président actuel est plutôt friand de malbouffe, ayant même reçu plus tôt cette année à la Maison-Blanche les Tigers de Clemson, champions nationaux de football universitaire, à coup de Big Macs et Whoppers servis sur des plateaux d’argent.
À la suite du défi lancé, silence Twitter du côté du principal intéressé, mais vu le personnage à qui on a affaire, on peut se questionner sur les chances de réussite de la démarche.

Toutefois, rappelons-nous quand même que Trump a été élu président, a payé une star de la porno pour acheter son silence, a manigancé avec l’Ukraine au détriment d’un de ses adversaires politiques, a traité certains pays de « shithole », est monté à bord d’Air Force One avec du papier de toilette pris à son soulier, a été accusé par 25 femmes d’inconduites sexuelles, a encouragé les Russes à pirater les serveurs du parti démocrate durant sa campagne, a voulu acheter le Groenland, a accusé les Mexicains d’envoyer aux États-Unis leurs violeurs et criminels et, à ce jour, a menti à 13 435 reprises.

À la lumière de cette feuille de route, disons que devenir végane pendant un mois semble, somme toute, beaucoup plus réaliste.

(Publié le 6/12/2019)

POUR MIEUX MANGER À 35 000 PIEDS, VOLEZ AIR ALASKA OU AIR CANADA

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Est-il possible de bien manger en l’air ?
Apparemment oui, à condition de voler avec Air Canada ou Air Alaska.
C’est ce qu’affirme le site Dietdetective.com et le Hunter College New York City Food Policy Center qui ont effectué une analyse exhaustive de toutes les collations et tous les repas servis par les compagnies aériennes lors de vols domestiques.
En se basant sur les informations nutritionnelles des aliments offerts aux passagers voyageant en classe économique, ils ont également tenu compte du niveau de sodium dans les repas, de la variété des produits et aussi de l’impact environnemental (mais hélas, pas de la taille des sièges et des toilettes).

Les premiers de classe

  • + Air Alaska permet de commander à l’avance des repas ou aliments sur son application mobile ainsi que sur le web, comme ça les gens peuvent réserver des aliments santé.
  • + La compagnie a aussi été la première à remplacer les pailles en plastique, en plus de lancer la campagne #FillBeforeYouFly pour encourager les passagers à apporter leurs propres bouteilles d’eau.
  • + Air Canada a ajouté plusieurs nouveaux produits santé au menu, notamment une salade de riz sauvage avec superaliments.
  • + La compagnie offre également le menu Freshii, qui propose des choix de repas moins caloriques et plus nutritifs, contenant plus de légumes que bien d’autres compagnies aériennes.

Les cancres

  • + La compagnie Southwest offre principalement des bretzels comme collation, qui, rappelons-le, n’ont aucune valeur nutritive.
  • + Les chercheurs ont attribué le prix « Shame on You »(La Honte) à Hawaiian Airlines, qui a refusé de fournir toute l’information nutritive sur ses repas et collations. On se demande pourquoi.

Finalement, on vous rappelle que si vous n’aimez pas un repas lors d’un vol, vous pouvez toujours refuser de le manger.

Mais de grâce, ne quittez pas en claquant la porte.

(Publié le 22/11/2019)

RAPPORT SUR LES VENTES DE NOURRITURE AU QUÉBEC

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Le Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et l’agence Nielsen nous ont offert, cette semaine, un beau rapport qui en dit long sur les achats alimentaires des Québécois.

Intitulé « Ventes au détail de produits alimentaires dans les grands magasins au Québec », le rapport de 20 pages, avec ses tableaux sobres et concis, donne un aperçu de nos tendances alimentaires par l’entremise de nos achats dans les supermarchés, Costco, pharmacies et grandes surfaces. Note importante toutefois : on ne parle pas ici de consommation québécoise ni de l’ensemble des dépenses alimentaires des ménages, car le rapport n’inclut ni les petits commerçants, ni les dépanneurs, ni les restaurants ou les marchés publics. Mais le portrait est toutefois assez clair.

On aime toujours nos protéines animales
Sur des ventes totalisant plus de 18 milliards $ pour tous les aliments confondus, près de 30 % étaient pour de la viande, des produits laitiers et des oeufs (5,4 milliards $).

  • + Les ventes de viandes et de préparations de viande ont à peine diminué de 0,2 %.
  • + Les oeufs se portent bien (augmentation de 6,9 %, pour un total de 205 M$) et les oeufs biologiques TRÈS bien (+17 % / 9,8 M$)
  • + Les ventes de viandes surgelées (+ 12,5 % / 54,2 M$), les galettes de viande surgelées (+ 8,5 % / 16,2 M$ ) et les bâtons de viande et viande de boeuf séchée (+ 26,9 % / 13 M$ ) ont aussi augmenté.

Bref, on aime toujours la viande, on aime la stocker, congelée ou séchée.

Mais le végé gagne quand même un peu de terrain

  • + Les ventes de légumes frais ont augmenté de 6,2 % par rapport à 2018 (1,4 milliard $), quoique, comme le mentionne le rapport, l’augmentation peut être attribuée à la hausse des prix. (Pensez au maudit céleri. Le chou-fleur. Etc.)
Autres mentions honorables qui semblent confirmer une tendance végée :
  • + Haricots en conserve : + 14,2 % / 7,8 M$
  • + Tofu et autres substituts de viande : + 25,7 % / 47 M$
  • + Boissons de riz, soya, alternatives + 7,9 % / 68 M$

On cuisine moins
Les ventes de mets préparés surgelés augmentent de 4,5 %, ainsi que les mets à grignoter (+ 3,3 %), tous deux dépassant le cap du milliard de dollars de ventes, ce qui est franchement hallucinant.

Finalement, dans la catégorie « on ne comprend toujours pas » : 
Malgré tout ce qui s’est dit et écrit sur les effets néfastes des boissons gazeuses, elles enregistrent tout de même une hausse des ventes de 4 %, pour un total de ventes impressionnant de 301 M$.

Autrement dit, les ventes de boissons gazeuses au Québec (301 M$) sont plus grandes que le total des ventes de tous les légumes en conserve au Québec, en plus des préparations pour salades, légumes déshydratés, pâte de tomates, sauce tomate et légumes et pommes de terre surgelés (total de 291 M$) — prouvant hors de tout doute qu’aujourd’hui, au Québec, c’est malheureusement encore Pepsi.

Entre autres.

(Publié le 29/11/2019)

LES RECETTES MASTERCHEF : PIRE QUE LA MALBOUFFE

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La série culinaire MasterChef — et son chef Gordon Ramsay — ne sont rien de moins qu’un phénomène planétaire, avec une adaptation de la série dans plus de 40 pays, ce qui prouve que nous sommes a) tous un peu des chefs dans l’âme et b) tous un peu masos.

Mais les plats appétissants des participants qui tentent d’en mettre plein la vue aux juges sont en réalité pires pour la santé que ceux servis en restauration rapide, selon une nouvelle étude surprenante de l’Université de Sydney.

Les chercheurs ont analysé la composition nutritionnelle de 63 recettes MasterChef et de 186 recettes provenant de chaînes de fast food et ils ont découvert que les repas préparés dans le cadre de la célèbre émission contenaient des niveaux de gras saturé « significativement plus élevés » que ceux qu’on trouve chez… McDonald’s, PFK et Subway.
Le palmarès de gras saturé 

  • Pizza Hut 16 %
  • MasterChef 15 %
  • Domino’s 14 %
  • Subway 10 %
  • McDonald’s 8 %
  • PFK 7 %

On rappelle que le gras saturé qu’on retrouve notamment dans la viande, les produits laitiers et le beurre est un facteur de risque important des maladies du cœur, qui sont la 2e principale cause de décès chez les Canadiens.

D’ailleurs, le Guide alimentaire canadien recommande d’opter pour des aliments d’origine végétale pour réduire la quantité de gras saturés ingérés. Sans surprise, Santé Canada estime que près de la moitié des Canadiens consomment trop de gras saturés. 

Donc, en ce qui concerne MasterChef, malgré la beauté du plat, il appert qu’en cuisine, comme dans la vie, il ne faut pas toujours se fier aux apparences.

(Publié le 29/11/2019)

EST-CE MIEUX DE MANGER BIO?

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Avec des ventes mondiales de 97 milliards $ — dont 5,4 milliards $ au Canada —, on peut dire que le marché bio se porte plutôt bien.

Mais est-ce que manger bio nous fait du bien pour autant ? C’est la question que se sont posée des chercheurs anglais et grecs qui viennent de publier un papier d’opinion sur le sujet sur le site Science Direct.
Et leur constat est plutôt mitigé.

Primo, il ne fait pas de doute que manger bio nous épargne des pesticides toxiques et nocifs, ce qui est décidément juste et bon.

Comme le soulignait l’agriculteur bio Francois Tanguay lors d’une récente entrevue avec nous, on parle ici de « molécules qu’ils ont développées par des procédés chimiques qui ont coûté une fortune et qui sont non seulement toxiques, mais elles sont aussi persistantes dans l’environnement, elles ne se décomposent pas et laissent des traces ».
Toutefois, les chercheurs soulignent que manger bio n’est pas LE seul facteur qui peut garantir une meilleure santé, car d’autres forces sont à l’oeuvre dans les nombreuses études analysées.
Des exemples qui contribuent à brouiller la piste bio :

  • + Les gens qui mangent bio mangent plus de fruits, de légumes et de produits de grains entiers et ont une plus faible consommation de viande, comparativement aux autres.
  • + Ils mangent aussi moins d’aliments transformés et pourraient donc être moins exposés aux additifs ou à toute cette belle scrap (pour utiliser un terme technique) qu’on retrouve hélas aujourd’hui dans notre nourriture moderne.
  • + Et finalement, les consommateurs de nourriture bio sont en général plus actifs physiquement et moins susceptibles de fumer.

Conclusion des chercheurs : la seule façon de déterminer avec précision l’impact du bio serait de mener des études « en double aveugle » qu’on fait souvent en médecine, où l’on prend deux groupes dont le premier est nourri avec des aliments conventionnels et l’autre avec des aliments bio, sans que personne sache qui reçoit quoi.

Petit message aux chercheurs : quand on voit l’impact qu’a eu récemment le glyphosate sur la santé de certains jardiniers et agriculteurs, disons qu’on « respecte leur opinion »… mais on préfère ne pas courir le risque.

(Publié le 29/11/2019)