Ils sont des agents de conservation. Raffermissants. Antiagglomérants. Ou encore stabilisants.

Ils gardent vos produits alimentaires épais, brillants, éclatants ou tout simplement plus longtemps.

On parle ici d’additifs alimentaires qu’on trouve dans une panoplie de produits transformés.
En fait, c’est simple : dès que vous achetez une pizza congelée, un repas préparé, un muffin ou une boite de céréales, soyez assuré : un agent vous y attend.

Un rapport de l'Observatoire de la qualité de l’alimentation (OQALI) publié cette semaine en France nous dresse un portrait de la situation, après avoir analysé 30 000 produits (excluant toutefois la confiserie).

Les grandes lignes

  • + Au total, 78% des produits alimentaires analysés contenaient au moins un additif alimentaire.
  • + On dénote quand même une tendance à utiliser moins d’additifs dans l’industrie. Parmi les 20 catégories pour lesquelles des données sont disponibles, le nombre d’aliments sans additifs est en augmentation, passant de 13,7% à 18,3% des produits, depuis le début des années 2010.
  • + 4% des produits analysés utilisaient un nombre retentissant de dix additifs ou plus. Les coupables? Les viennoiseries et desserts surgelés, les produits traiteurs frais et les crèmes glacées et sorbets.
  • + Les additifs les plus utilisés sont l’acide citrique comme régulateur de l’acidité (23 % des produits), les amidons modifiés, comme épaississants (22 %) et les lécithines comme émulsifiants (17 %).

Au Canada
Chez nous, sachez qu’il y a 15 listes distinctes de plus de 400 additifs permis dans la bouffe, recensé par Santé Canada par catégorie et selon leurs compétences (pour ainsi dire). Leurs noms varient, passant du chimique comme la cellulose microcristalline (qu’on trouve dans le cheddar rapé) au nom plus funky comme l’agar-agar (extrait d'algue pour les confitures) au carrément « c’est certain qu’ils l’ont inventé » comme l’arabinogalactane (utilisé dans les mélanges pour pudding et tartes).

Même si Santé Canada affiche chaque produit avec une limite de tolérance ou condition, il y a malheureusement toujours des dangers, selon les études et la région du globe concernée.

Des exemples :

  • + Le bromate de potassium, utilisé abondamment dans le pain aux États-Unis,est un additif interdit au Canada et en Europe, car il est lié au cancer. Trouvez l'erreur.
  • + Selon des récentes études, l'additif BHQT (ou TBHQ en anglais) qu’on trouve dans les huiles de cuisson viendrait sournoisement affaiblir notre système immunitaire notamment lorsqu’il s’agit de combattre la grippe, au point de même neutraliser l’efficacité des vaccins.
  • + L’usage des additifs BHA et BHT dans nos chips, céréales, margarine et certaines conserves — pour ne nommer que ceux-là — est restreint en Europe mais pas ici, et ce même si le BHA est classé « possiblement cancérigène » par le Centre international de recherche sur le cancer.
  • + Et finalement, il y a les sels de nitrites, ces agents de conservation utilisés notamment dans la charcuterie qui font l’objet d’une pétition monstre en France cette semaine, dans le but de les interdir à cause de leur lien étroit au cancer.  Encore une fois : trouvez l’erreur.

Tout cela prouve deux choses.
Primo, visiblement, même la science, parfois, n’est pas une science exacte.
Et deuxièmement, autant que possible, tenez vous donc loin du prêt-à-manger et de toute bouffe transformée, préparée, surgelée, qui se conserve miraculeusement des mois dans votre pantry ou qui se vante d’être prête « simplement en ajoutant de l’eau et mélanger. »

(Publié le 22/11/2019)