UN NOUVEAU FRIGO QUI NE CACHE PLUS RIEN

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Parlant de gaspillage alimentaire, qui n’a pas vécu l’amère déception de fouiller dans son frigo pour y découvrir une aubergine en état de décomposition avancée, grise et ratatinée, cachée derrière la muraille de laitues et d’épinards blottis dans le fin fond à droite ?

C’est précisément le problème que veut résoudre l’inventeur Thalis Nicolau et son nouveau frigo PRESENTA, qui a l’audace de vouloir réinventer la façon dont on dispose nos aliments réfrigérés.

Grâce à un mécanisme innovant, dont l’intérieur se déplie pour rendre tout le contenu visible, et une porte de frigo coulissante qui se dissimule sur le côté, PRESENTA veut limiter la découverte de carottes molles ou de champignons ambulants qui traînent dans les sombres racoins de votre fridge.

Le PRESENTA est toujours à l’étape de prototype et Nicolau se concentrera désormais sur le recrutement d’investisseurs pour adapter la technologie auprès des gros joueurs de l’industrie.

On félicite M. Nicolau pour son audace et sa vision, mais on se permet quand même un petit commentaire : peut-être devrait-il consacrer un peu de sous pour revoir la finition et le « look », pour que le frigo ressemble un peu moins à un appareil ménager polonais issu du régime soviétique des années 70?

Ce n’est qu’une suggestion.

(Publié le 16/11/2021)

MCDONALD’S NE VEUT PAS SE FAIRE MCPLANTER

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Dans la catégorie « quelqu’un dormait sérieusement sur la switch », les restaurants McDonald’s ont annoncé cette semaine, de façon plutôt mystérieuse, que la chaîne allait enfin offrir une gamme de produits sans viande à ses adeptes sous la bannière « McPlant ».

«McPlant est conçu exclusivement pour McDonald's, par McDonald's», a déclaré fièrement Ian Borden, son président.  Mais l’annonce du géant du fastfood laisse plutôt perplexe, pour plusieurs raisons.

Primo, aucune date précise n’a été avancée quant au lancement (mais celui de leur nouveau sandwich au poulet et du retour du McRib, oui par exemple).

Aussi, McDonald’s semble insinuer que la compagnie développerait sa « propre technologie » pour faire ses « Big McPlants », quand en fait, après vérification, tout porte à croire qu’ils ont tout simplement conclu une entente avec Beyond Meat, comme il l’avait fait l’an dernier. En effet, contacté par plusieurs médias après l’annonce, un porte-parole de Beyond Meat a répondu : « Beyond Meat et McDonald's ont co-créé une galette à base de plantes qui sera disponible dans le cadre de leur plateforme McPlant. »

On peut aussi sérieusement se demander comment les dirigeants des arches ont pu prendre autant de temps avant de réagir aux avancées de leurs compétiteurs. Burger King a déjà l’Impossible Whopper depuis un an et même le colonel Sanders fait dans le faux poulet.

Et finalement, on serait curieux de savoir combien le clown a dépensé en frais de branding, marketing and bling-bling pour sa nouvelle bannière.

McPlant.
Sérieux.
C’est presque aussi pire que le « McCrap ».

IL FAUT MANGER ET PRODUIRE NOTRE BOUFFE DIFFÉREMMENT

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On utilise souvent cette tribune pour répéter que le plus grand geste que vous pouvez poser pour votre santé et notre planète commence par ce que vous mettez dans votre assiette. Voilà qu’une étude publiée la semaine dernière dans la revue Science vient nous rappeler que notre système alimentaire actuel représente à lui seul un danger très concret pour notre avenir — bien plus que le secteur de l’énergie ou qu’un président orange vivant dans le déni.

En effet, notre production agricole dans le monde est si intensive que les émissions de notre système alimentaire mondial suffiraient à elles seules à mettre les objectifs climatiques de Paris hors de portée —, et ce même si toutes les autres grandes sources d’émissions étaient réglées.

Les sources plus précises du problème que mentionne l’étude :

  • - La déforestation et la conversion d’habitats naturels (qui en plus contribuent à l’éclosion de virus comme la COVID-19, doit-on le rappeler)
  • - Les engrais artificiels, le méthane provenant du bétail, le méthane du riz dans les rizières et le fumier
  • Le gaspillage alimentaire, qui joue aussi un rôle prépondérant dans l’émission de gaz à effet de serre

On fait quoi devant tout cela ? Voici une recommandation toute simple de Michael Clark, chercheur et responsable de l’étude en question :

« Les régimes alimentaires doivent changer pour contenir moins de nourriture en général, de sorte que l’apport calorique soit conforme à des quantités plus saines, avec moins de viande, de produits laitiers et d’œufs, et que la consommation de ces aliments soit conforme aux recommandations diététiques. »

On disait donc.

IMPOSSIBLE FOODS SE LANCE DANS LE LAIT

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Après nous avoir offert un burger sans viande qui est finalement disponible au Canada dans les IGA et Rachelle-Béry (entre autres), voilà qu’Impossible Foods annonçait récemment un investissement de 700 millions de dollars afin de doubler la recherche et le développement, en concentrant ses efforts sur la mise au point d’un lait à base de plantes.
Oui, on le sait : avec du lait d’amandes, d’avoine, de soya, de riz, d’acajou et de mélamine de la Chine qui envahissent déjà nos tablettes, est-ce qu’on a vraiment besoin d’une autre option laitière ?
Selon les chercheurs d’Impossible Foods, la réponse est un « oui » retentissant, car la compagnie vise non pas à offrir un vulgaire substitut au lait, mais plutôt à créer la bibitte parfaite qui aura le même goût, la même texture et la même richesse, qui moussera de la même façon et qui pourra aussi servir à faire du fromage — rien de moins. Elle aurait d'ailleurs déjà développé un prototype dans ses laboratoires en Californie.
L’arrivée de l’Impossible Milk (on présume) bousculera davantage le marché laitier, qui a déjà connu des bouleversements majeurs aux États-Unis avec des faillites spectaculaires.
Deux dernières statistiques pour mettre la situation laitière en perspective, ici et dans le monde :

(Publié le 16/11/2021)

UN CAFÉ POUR PARTIR SA JOURNÉE?

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Après une mauvaise nuit de sommeil, quoi de mieux qu’un bon café noir le matin pour se remettre en forme ?

Erreur, nous dit une étude de l’Université de Bath, en Angleterre, publiée la semaine dernière dans la revue Science Daily.

En effet, même si on sait désormais que le café comporte plusieurs effets bénéfiques pour la santé, y compris cette capacité de nous stimuler et de nous ravigoter, sa consommation le matin peut causer d’autres inconvénients.
L’étude, qui a été menée auprès de 29 hommes et femmes en santé, démontre que prendre du café après une mauvaise nuit de sommeil peut nous aider à contrecarrer la somnolence, mais crée un autre problème en diminuant de 50 % la capacité de notre corps à tolérer le sucre durant notre petit-déjeuner.

Le café noir, à jeun, empêcherait donc le corps de bien métaboliser le sucre par la suite. Quand on estime que 880 000 personnes vivent avec le diabète au Québec et que l’on connaît la popularité du café, on comprend que cela peut avoir des implications énormes au niveau de notre santé collective.
Comme l’explique le professeur James Betts, qui a chapeauté l’étude : « En termes simples, notre contrôle glycémique est altéré lorsque le café est la première chose qui rentre en contact avec notre corps, surtout après une nuit de sommeil perturbé. On peut améliorer cela en mangeant d’abord, puis en buvant du café plus tard si on en ressent encore le besoin. »

Dans la catégorie « variation sur le même thème », on vous rappelle que le café (et le thé, d’ailleurs) ont également ce fâcheux pouvoir de réduire l’absorption de fer si on le prend tout de suite après un repas, comme l’avait démontré une étude publiée dans The American Journal of Clinical Nutrition. 

Cela serait une des raisons pour lesquelles les Anglais boivent le thé plus tard l’après-midi et non tout de suite après avoir mangé.
Et cela serait possiblement l’origine de l’expression : « Timing is everything. »

(Publié le 11/2020)

UN PRIX NOBEL POUR L’ALIMENTATION

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Qu’est-ce qu’ont en commun Jimmy Carter, Barack Obama et le Programme alimentaire mondial ? À compter de cette semaine, ils sont tous lauréats du prix Nobel de la paix.

Le Comité Nobel a causé une surprise qui en dit long sur l’état de la paix — et de la famine — dans le monde en décernant son prix de la paix à ce programme humanitaire de l’Organisation des Nations unies, qui fournit une assistance à près de 100 millions de personnes dans 88 pays.

L’organisme a été récompensé « pour ses efforts de lutte contre la faim, pour sa contribution à l’amélioration des conditions de paix dans les zones touchées par les conflits et pour avoir joué un rôle moteur dans les efforts visant à empêcher l’utilisation de la faim comme arme de guerre et de conflit ».

Parce que pendant que tous les yeux de la planète sont rivés sur la COVID-19 et qu’on attend impatiemment que nos restrictions soient levées pour retourner au gym ou au bowling, le Comité Nobel nous rappelle que la faim est toujours omniprésente dans le monde, notamment avec quatre pays qui s’apprêtent à lutter contre des famines généralisées en raison de conflits : la République démocratique du Congo, le Yémen, le Soudan et le Nigeria.

Et pour ceux qui pensent encore que tout cela est très lointain et abstrait, on vous laisse avec une statistique qui coupe le souffle et l'appétit : chaque mois au Québec, plus de 500 000 personnes ont faim.

(Publié le 11/10/20)