Parlant de viande et de santé, le Dr Neal Barnard, que nous avons eu en entrevue, poursuit sa mission de médecine préventive, mais cette fois en ciblant les abattoirs américains.

Le docteur et plusieurs de ses collègues ont posé un geste plutôt inusité pour des médecins qui en dit long sur leurs convictions : ils ont participé à une manifestation devant le siège social de la compagnie Smithfield, en Virginie — un géant de l’industrie porcine qui produit six milliards de livres de porc annuellement.

Debout, pancartes à la main, les médecins ont carrément réclamé la fermeture de l’abattoir pour des raisons sanitaires.

Avec plus de 14 800 travailleurs des usines de viande infectés par le COVID-19 aux États-Unis et au moins 58 décès, c’est tout le secteur de production mondiale de la viande qui se retrouve soudainement sous la loupe.

Cette semaine, le gouvernement allemand se penchait sur le dossier, notamment en proposant des hausses de salaire et une meilleure protection pour les travailleurs dans les usines de transformation.
Au Canada, où on a vécu les mêmes ratés, on constate aussi les dangers de la concentration dans l’industrie.

Selon le Financial Times, l’industrie du boeuf compte 22 abattoirs au pays, mais 85 % des animaux sont transformés dans seulement trois usines, ce qui rend la chaîne d’approvisionnement du Canada très vulnérable.
La contamination de ces usines au COVID-19 est, en quelque sorte, une logique circulaire en soi, puisque de l’autre côté de la chaîne on retrouve la source d’une panoplie de maladies infectieuses.

En effet, il serait grand temps de s’occuper de l’éléphant dans la pièce : tous les virus qui nous ont fauchés au fil des ans — de la varicelle à la rougeole, de la grippe espagnole au SIDA, en passant par le SRAS, le MERS, le H1N1, l’Ebola ou la grippe porcine, et même le petit nouveau meurtrier qui fait des ravages auprès des lapins — tous ont fait leur apparition à la suite de « malencontreuses interventions humaines » dans le monde animal (restons poli).
Pire, l’appétit insatiable de la planète pour la protéine animale et le développement effréné de l’élevage industriel sont désormais devenus de véritables incubateurs à pandémie.

Vous n’êtes pas obligé de nous croire.

Mais si vous voulez passer une heure avec votre mâchoire littéralement par terre, à la fois ébahi par l’irréfutabilité de la science et l’absurdité de nos gestes, on vous suggère une conférence prophétique du Dr Michael Greger, médecin, conférencier et auteur bien connu, qui est aussi le créateur du site NutritionFacts.

Vous apprendrez notamment que les virus n’ont pas toujours existé, qu’ils ont fait leur apparition que lorsque l’humain a commencé à domestiquer les animaux et qu’en raison de nos nouvelles techniques d’élevage, les dernières décennies sont devenues l’âge d’or des maladies contagieuses.

Tellement, que le Dr Greger avait prédit la pandémie que nous vivons présentement… en 2008.

On ne pourra pas dire qu’on n’a pas été prévenu.

(Publié le 22/05/2020)