Au mois de mai dernier, on vous rapportait que la banane Cavendish que vous savourez dans vos céréales ou dans vos smoothies était sérieusement menacée par un champignon au nom de véhicule de sport : le TR4 (Tropical Race 4).

Voilà que cette semaine, le gouvernement de la Colombie déclarait rien de moins que l’état d’urgence au pays après avoir confirmé que le parasite se trouvait désormais en sol sud-américain.

Ce qu’on savait :

  • + La banane a déjà vécu une première grande disparition, dans les années 50, alors que la variété Gros Michel (Big Mike pour les intimes) avait été ravagée par la maladie du Panama, un champignon dévastateur.
  • + Depuis, les grands producteurs (Dole, Chiquita) ont misé sur une autre sorte de banane, la Cavendish qu’on trouve partout et qui est était résistante à ce champignon.
  • + Une nouvelle mutation de la maladie a fait son apparition en Asie et en Afrique (le fameux TR4), mais jusqu’à maintenant, les océans Indien et Atlantique s’étaient avérés une barrière plutôt efficace pour empêcher la bibitte de se propager de ce côté du monde
  • + En juin dernier, le gouvernement colombien a mis quatre plantations du nord du pays en quarantaine, en raison d’une présumée infection. Et voilà que la présence du champignon a été confirmée cette semaine.

Ce qui s’en vient : 

  • Un mouvement de panique est à prévoir en Amérique du Sud, surtout en Équateur, pour 2,6 raisons : 1. L’Équateur partage une frontière avec la Colombie et 2. l’Équateur est le plus gros exportateur de bananes au monde avec une valeur évaluée à 2,6 milliards de dollars US.
  • Des chercheurs anglais planchent déjà sur une modification génétique de la banane afin qu’elle puisse résister au virus.
  • Finalement, il y a aussi les Japonais qui ont tout simplement inventé une nouvelle sorte de banane, dont on peut également manger la peau.

Alors, savourez bien vos bananes, avec ou sans peau. Car leurs jours sont vraisemblablement comptés.

(publié le 19/08/2019)