Entreprendre un virage végé peut signifier de tourner le dos à une multitude de sensations, de saveurs et d’arômes culinaires qui ont alimenté notre jeunesse.

En haut de la liste : le bacon et son parfum envoûtant qui, comme une sirène meurtrière, nous charme et nous enivre le matin, afin de mieux bloquer nos artères et provoquer des cancers. 

C’est dans ce contexte que le professeur de l’Université d’Oxford Charles Spence a développé une « patch » autocollante, qu’on se met discrètement sur le bras (ou ailleurs, c’est selon) dans le but d’aider à freiner nos envies irrationnelles de dévorer du bacon.

Mais rassurez-vous, le dispositif ne vous infuse pas une dose de gras saturé au sirop d’érable à travers la peau ; lorsqu’on le gratte, il dégage plutôt une odeur similaire à celle du bacon cuit qui, selon le professeur Pence, vous aidera à couper court dans le gras de cochon.

« Des études démontrent que l’odeur peut réduire nos envies de manger », a déclaré Spence dans un communiqué. « Notre sens de l’odorat est fortement lié à notre capacité de goûter, donc ressentir des signaux liés à la nourriture tels qu’un arôme de bacon peut nous amener à imaginer le fait d’en manger. Imaginez manger suffisamment de bacon et vous pourriez vous retrouver rassasié. »

Le professeur Spence, qui se spécialise dans la perception sensorielle, a collaboré avec la compagnie Strong Roots pour créer la patch et l’innovation a été « testée » avec succès, pendant une semaine, auprès du boxeur anglais Tommy Fury, qui est un carnivore repenti.

Mais on demeure toutefois sceptique quant à la relation entre l’odeur d’un aliment et le sentiment de satiété qu’elle peut procurer.

Après tout, quand l’Oncle Henri enlevait ses bas bruns humides les soirs de canicule, on n’avait pas soudainement envie de manger du fromage bleu.

Au contraire.

(Publié le 14/02/2020)