On se préoccupe — avec raison — de la quantité ridicule de plastique qui se trouve dans nos océans, mais des chercheurs de l’Université de Newcastle en Australie se sont posé une question plus intime récemment : combien en avons-nous dans notre corps ? La réponse est difficile à digérer.
- + Selon leur étude, nous avalons à notre insu l’équivalent d’une carte de crédit en plastique par semaine, soit 5 grammes par semaine.
- + Pourquoi ? Parce que le plastique — un peu comme les téléphones cellulaires et les humoristes médiocres — est littéralement partout, se désagrégeant en microparticules sournoises qui sont dans nos aliments, dans l’air et même dans votre poussière à la maison.
- + L’étude en question est corroborée par une autre de l’Université de Victoria effectuée en juin dernier, qui révélait que les adultes ingèrent en moyenne un minimum de 50 000 particules de plastique par année.
Pis après, vous dites ?
Le problème est qu’on ne sait toujours pas exactement comment tout cela peut nous affecter. Une autre étude, un peu plus délicate celle-là, révélait l’an dernier que neuf variétés de plastique avaient été trouvées dans des excréments humains, prouvant qu’une certaine quantité « réussit à passer » (comme le maïs, on présume). Mais les particules les plus fines peuvent être absorbées dans le sang et dans le système lymphatique ce qui, on s’entend, n’est pas une situation normale — à moins d’être un GI Joe — et peuvent causer une multitude d’ennuis de santé, notamment des cancers ou des troubles du système immunitaire.
Fait que. On fait quoi ?
Le plastique est tellement omniprésent qu’il est désormais impossible de l’éliminer de notre diète. C’est un peu comme le poisson et le mercure — c’est comme ça et il faut apprendre à vivre avec. Mais le site Consumer Reports nous offre quand même quelques trucs de base pour réduire le risque d’en avaler, dont les trois plus faciles et logiques sont :
1. Ne buvez jamais d’eau en bouteille.
2. Ne chauffez pas votre lunch dans un contenant en plastique.
3. Ne mangez que des produits frais ni emballés ni en conserve.
Pendant ce temps, plusieurs compagnies planchent sur des solutions innovantes comme la compagnie Monosol, qui offre des emballages qui peuvent se dissoudre dans l’eau. Et un supermarché à Amsterdam du nom d’Ekoplaza offre même une allée complète de plus de 700 produits alimentaires, sans emballage de plastique, une première mondiale.
On vous rappelle que les humains ont produit pas moins de 8 milliards de tonnes de plastique depuis les années 50, dont moins de 10 % ont été recyclés.
Faites le calcul.
Ou pas — parce que c’est assez déprimant.
(publié le 20/09/2019)