L’Organisation de coopération et de développement économiques (OECD), qui regroupe 36 pays industrialisés, nous rappelle haut et fort cette semaine, avec un beau gros rapport intitulé The Heavy Burden of Obesity par surcroit, que le monde a un problème de taille.

Littéralement.

« Les maladies liées à l’obésité emporteront plus de 90 millions de personnes dans les pays de l’OCDE au cours des 30 années à venir, amenant un recul de l’espérance de vie de près de 3 ans. » 

En gros, 60 % de la population souffre d’embonpoint et 25 % est obèse. Au Canada, le portrait est tout aussi désolant. On y apprend, par l’entremise d’un beau graphique duo-chrome  que :

  • + En 1976, 10 % de la population était obèse. En 2016, on est rendu à 29,4 %.
  • + 70 % des hommes ont un surpoids et 30 % sont obèses ce qui soulève la question : le Canadien svelte est-il en voie d’extinction ?
  • + Si la tendance se maintient, notre espérance de vie devrait chuter de trois ans entre 2020 et 2050.
  • + Chez les jeunes de 5 à 19 ans, même catastrophe appréhendée : le taux d’obésité est passé de 2,7 % en 1975 à 12,3 %.

Et vous ne serez pas surpris d’apprendre que le phénomène se propage à travers le monde, comme une trainée de Pizza Hut, McDonalds, Harveys, Burger King et Wendy’s sur le boulevard Taschereau, avec les États-Unis en tête de peloton.

Pendant ce temps, ce matin, un groupe de 221 pédiatres signait une lettre au premier ministre du Québec François Legault, soulignant l’urgence d’agir face à cette épidémie.

La bonne nouvelle, s’il y en a une, c’est que le rapport encourage les gouvernements à en faire davantage pour lutter contre ce fléau. Pour sauver des vies, certes, mais surtout parce que c’est rentable.

L’obésité est responsable de 70 % de l’ensemble des dépenses pour soigner le diabète, 23 % dans le cas des maladies cardiovasculaires et 9 % pour le cancer. On estime que chaque dollar investi en prévention permettrait d’épargner 6 $ à la longue.

Conclusion : pour un gouvernement, être pesant, ce n’est pas payant.

(Publié le 11/04/2019)

Le portrait en chiffres

60 % des gens ont un surpoids

50 % des gens ont un régime alimentaire malsain (par rapport au guide alimentaire national)

40 % du temps est consacré à des activités sédentaires (ex. : regarder la télévision)

2 personnes sur 5 ne consomment pas une quantité suffisante de fruits et légumes