Ils promettent un teint plus clair. Une résistance aux virus. Plus d’énergie. Des cheveux. L’industrie des suppléments alimentaires en ratisse plutôt large avec ses promesses grandioses, si bien qu’elle représente une industrie de 35 milliards $ aux États-Unis et 3,3 milliards $ au Canada (2018). Le problème : ces suppléments ne font, en réalité, pas grand-chose. C’est ce que rapporte la chroniqueuse Tamar Haspel du Washington Post,qui s’est penchée sur le dossier cette semaine.
La liste est courte 

Selon les experts cités dans l’article, il y a certains suppléments « naturels » qui fonctionnent, mais disons que la liste est plutôt courte. Par exemple, le gingembre pour la nausée. La mélatonine pour le sommeil. La menthe poivrée pour les troubles digestifs. Les huiles de poisson semblent avoir un effet, mais les résultats sont contradictoires. Ceux qui n’ont rien prouvé : le curcuma. Le ginkgo. L’échinacée. Entre autres.
Du côté des vitamines et minéraux, il y a aussi l’acide folique qui réduit le risque de malformations du tube neural fœtal. Et la vitamine B12, qui fournit une vitamine essentielle pour les véganes et non véganes.

Mais lorsque la journaliste demande à une représentante de l’industrie des suppléments alimentaires de lui citer une étude scientifiqueindépendantequi vient appuyer les bienfaits de la prise de suppléments, la réponse vaut à elle seule 35 milliards $.

Il n’y en a pas.

Autrement dit : il n’existe aucune étude scientifique indépendante et sérieuse qui prouve que prendre des suppléments alimentaires a un effet bénéfique sur la santé.
Mais le contraire est hélas vrai, car certaines vitamines que l’on peut croire inoffensives peuvent avoir l’effet contraire. Par exemple, dans des essais cliniques, le bêta-carotène a augmenté le risque de cancer du poumon chez les fumeurs et la vitamine E a augmenté le risque de cancer de la prostate. Trop de fer peut être mortel.

Bref, en se gavant de suppléments pour régler un problème, on risque d’en causer un autre beaucoup plus sérieux.

On rappelle que la meilleure façon d’aller chercher tout ce dont on a besoin est d’avoir une alimentation diversifiée et principalement végée. Et qu’il est toujours préférable de consulter un médecin avant de se lancer dans ce qui peut être un petit pot sans fin.
Et même si Santé Canada garde un oeil sur tous les produits naturels en les homologuant avec un code spécial que l’on peut retracer sur une base de données sur le web, on vous laisse avec cette note savoureuse qui se trouve sur le site du ministère de la Défense du gouvernement du Canada, qui met en garde ses troupes :
« Malheureusement, les travaux de recherche démontrent qu’il existe peu de preuves, voire aucune, que la grande majorité de ces produits sont véritablement efficaces ; certains pourraient même s’avérer nocifs ! »

(Publié le 31/01/2020)