On en fait du pudding, des céréales ou du sushi. On en met dans nos salières pour éviter le motton. Et on s’en sert pour gaver des lutteurs sumo pour les aider à maintenir «leurs lignes». À cet effet, on associe souvent le riz blanc à un aliment qui peut facilement nous faire engraisser. Faux et au contraire, nous indique une récente étude japonaise qui a ratissé 136 pays pour examiner les effets du riz sur la prise de poids. Selon les résultats présentés au Congrès européen sur l’obésité (hélas oui, cela existe), les pays qui consomment le plus de riz ont des taux d’obésité nettement plus bas, même en tenant compte des facteurs socioéconomiques et du mode de vie des habitants. Et selon les savants calculs nippons, manger aussi peu que 50 grammes de riz de plus par jour pourrait réduire l’obésité planétaire de 1%, rayant ainsi de la carte — façon de parler — 6.5 millions d’obèses. Comment?  «Il est possible que les fibres, les nutriments et les composés végétaux présents dans le riz augmentent le sentiment de satiété et empêchent de trop manger,» a déclaré le professeur Tomoko Imai, qui dirigeait l’étude. Tout ça est peut-être difficile à avaler, jusqu’à ce qu’on note que l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) liste le Japon comme étant le pays avec le moins d’obèses (adultes) au monde, avec un maigre taux de 4,2%. (Les États-Unis sont largement — mais largement— en tête avec 40%; le Canada ne fait pas trop bonne figure à 28.1%). Deux bémols à apporter toutefois : Primo, il semblerait que la consommation annuelle de riz par personne au Japon est à la baisse, chutant de moitié au cours des 50 dernières années (118 kg par personne en 1962 v. 54 kg en 2016). Et finalement, en 2012, une étude du sérieux British Medical Journal démontrait qu’une consommation accrue de riz blanc augmentait le risque de diabète de type 2, particulièrement chez les populations asiatiques. Conclusion : le riz n’est peut-être pas le seul remède miracle pour contrôler son poids, mais il demeure quand même la pierre angulaire d’une cuisine nettement plus «santé» que la notre.