Après avoir essuyé un refus catégorique de notre gouvernement de nous partager les résultats d’analyse des millions d’abeilles qui sont soudainement mortes en Montérégie il y a un an maintenant, nous avions 30 jours pour contester la décision.
Vu que l’on juge d’intérêt public le fait de savoir pourquoi au juste ces merveilleuses bestioles ont crevé subitement en l’espace de 10 jours l’an dernier sans raison évidente, on s’est fait plaisir en expédiant une lettre étoffée au ministère pour le convaincre de revenir sur sa décision, qui soulevait, entre autres, la notion du « secret industriel » afin de justifier son refus.
« En fait, l’information que nous vous demandons de partager est tout le contraire d’un “secret industriel” et demeure avant tout d’intérêt public, explique-t-on. Dans un monde où notre environnement naturel est de plus en plus fragilisé, les Québécois et Québécoises ont certes le droit de savoir ce qui se trouve dans l’air, dans leur eau, dans leurs sols — surtout quand des millions d’abeilles décèdent sans avertissement, en plein été. À titre de comparaison, si l’on découvrait des millions de poissons morts sur les rives du Saint-Laurent un matin, on est en mesure de croire que les citoyens auraient droit, un an plus tard, à des explications de la part de leur gouvernement et à un certain niveau de transparence. »