On ne vous dévoile pas un secret industriel en vous disant qu’une mauvaise alimentation est l’un des principaux facteurs de risque de décès prématuré, responsable d’un décès sur cinq dans le monde. Mais curieusement, pendant que ce qui passe dans notre estomac nous tue de plus en plus, ce qui nous passe par la tête cause autant de ravages.

En effet, selon l’Organisation mondiale de la santé, la dépression est maintenant la première cause d’incapacité dans le monde, touchant mondialement plus de 300 millions de personnes.

Alors la question se pose : ces deux fléaux seraient-ils reliés ? Il appert que oui, avec plusieurs éléments de preuve à l’appui :

+ Dans son livre Brain Changer paru plus tôt cette année, le professeur Felice Jacka, qui est aussi directrice du Food and Mood Centre de Melbourne, est catégorique : notre alimentation a un effet direct sur notre santé mentale. Sans pour autant prôner le végétarisme ou véganisme, elle mentionne, parmi les 10 habitudes alimentaires à adopter, de notamment manger des fruits, des légumes et des noix comme collation, d’inclure des légumes à chaque repas, de manger des légumes verts feuillus et des tomates tous les jours et de manger des légumineuses et des céréales de blé entier.

+ Un peu dans le même sens, le régime DASH (Dietary Approaches to Stop Hypertension), qui se veut riche en grains entiers, fruits et légumes, a initialement été conçu pour réduire l’hypertension. Mais lors d’une étude sur 964 participants de l’âge d’or qui ont suivi le régime pendant six ans, les chercheurs ont découvert un autre effet bénéfique insoupçonné : les gens qui suivaient le régime DASH présentaient des taux de dépression moins élevés que ceux qui suivaient un régime occidental traditionnel.

+ Bon, on vous entend : cela fonctionne chez les gens « d’un certain âge », mais chez les plus jeunes ? Même constat pour une étude qui examinait l’effet du régime sur un groupe de jeunes adolescentes cette fois-ci.

Quand on sait que la moitié de toutes les maladies mentales commencent à l’adolescence, on aurait donc logiquement tendance à développer de saines habitudes alimentaires le plus tôt possible.

(publié le 9 août)