Manger des produits ultra-transformés n’apporte rien de bon côté nutrition — on ne vous apprend rien. Mais si on vous disait que cela augmente aussi sérieusement votre risque de mourir prématurément? Deux études publiées la semaine dernière dans le British Medical Journal abondent dans ce sens.
Ultra-transformé, de kessé? :
On parle ici de produits généralement très sucrés ou salés, confectionnés en usine avec l’aide de chimistes diaboliques qui font tout en leur pouvoir pour qu’on ne puisse arrêter d’en manger. Si vous pensez qu’on exagère, la scientifique et professeure Laura Schmidt déclarait dans un TED Talk en 2015 :
«… Ils (les compagnies) utilisent la même technologie que nous utilisons pour combattre les dépendances, seulement ils mettent des gens dans des machines à résonances magnétiques et leur font manger des Doritos afin de déterminer comment ajuster la recette pour que leur produit soit encore plus irrésistible.»
(Note: Par souci de concision, on identifiera ces produits en utilisant le terme général «scrap» dans le reste du texte. Merci de votre compréhension. )
Première étude: En Espagne, on a suivi 20 000 participants âgés de 20 à 91 ans, pendant près de 15 ans, pour évaluer l’effet de la consommation de scrap sur leur santé.
Constat : Bouffer plus de scrap — plus de quatre portions par jour — est associé à une augmentation de 62% de risque de décès prématuré, comparativement à ceux qui consomment moins de scrap. Et chaque portion supplémentaire de scrap augmente ce risque relatif de 18%.
Deuxième étude : Pendant ce temps, en France, on suivait le régime de 105 000 participants pendant cinq ans. Ceux qui mangeaient plus de scrap avaient un risque de maladie cardiovasculaire légèrement plus élevé.
Tout cela vient s’ajouter à plusieurs autres études qui présentent des résultats similaires.
On fait quoi? : À défaut de bannir ces produits visiblement nocifs, l’idée commence à circuler d’y apposer des avertissements obligatoires, un peu comme on a fait pour l’industrie du tabac, afin d’aider les gens à faire des choix plus éclairés. Mais la bataille juridique risque d’être assez longue. Pourquoi? Voyons voir. Prenons l’exemple de Doritos. Qui appartient à Frito-Lay. Qui appartient à PepsiCo. Qui a déclaré des revenus de 64,6 milliards $ US et dépensé 3,4 millions $ US en lobbying en 2018. Devinez pourquoi.
D’ici là, au cas où vous seriez toujours tentés, voici une courte liste de 100 produits à éviter. La médaille d’or revient à … la Gold Bar de Hershey.