Pendant que le prix Nobel récompensait un organisme qui lutte contre la faim, les Américains, eux, recevaient un diagnostic aux antipodes.

L’organisation Trust for America’s Health a levé un drapeau rouge gigantesque au sujet de la santé de nos voisins du sud en déposant récemment un rapport monstre sur l’obésité au pays.

Le document de 100 pages dépeint, avec statistiques et détails alarmants, l’épidémie d’obésité qui ne cesse de gagner du terrain.

Des extraits surréalistes :

    • + Pour la première fois de leur histoire, le taux d’obésité chez les adultes aux États-Unis a franchi le cap des 40 %. En effet, c’est 42,4 % des Américains qui sont désormais considérés comme étant obèses, ce qui représente une augmentation de 26 % depuis 2007-2008.

 

    • + Pour être clair : on ne dit pas ici que les Américains sont « gros », « gras » ou « font de l’embonpoint ». On parle ici d’obésité, c’est-à-dire de gens qui ont un indice de masse corporelle plus élevé que 30 (un indice de 18,5 à 24,9 est considéré comme une « corpulence normale »).

 

  • + Selon un sondage effectué par l’Université Northwestern cet été durant la pandémie, 30 % des répondants qui avaient des enfants vivaient dans l’insécurité alimentaire. Traduction en chiffres réels : 98 millions d’Américains ont peur de ne pas avoir assez à manger pour leur famille durant la pandémie.</br>

Mais pourquoi parler d’insécurité alimentaire quand on parle d’obésité ? Parce que de plus en plus, les chercheurs constatent que les deux phénomènes coexistent et partagent les mêmes facteurs de risque (quartiers défavorisés ou l’origine ethnique, par exemple). Une des hypothèses serait donc que l’obésité se pointe parce que de plus en plus de gens n’ont plus les moyens de bien manger ou vivent dans des régions où ils n’ont tout simplement pas accès à de la nourriture saine — ce qu’on appelle les « déserts alimentaires ».

Ajoutez à cela le stress et l’anxiété liés à l’insécurité alimentaire qui génèrent des niveaux plus élevés d’hormones de stress, ce qui augmenterait l’appétit, et vous avez là les rouages d’un odieux cercle vicieux.

Le rapport propose une multitude de pistes de solution, mais ce qu’on constate, à sa lecture, c’est que les États-Unis — à l’instar de la COVID-19 et de leur président — ont véritablement un problème de taille qui est carrément hors de contrôle.

(Publié le 11/10/2020)