Vous en avez surement déjà avalé. Parce qu’il y’en a probablement dans votre pain. Vos céréales. Votre hummus. Le glyphosate est un herbicide puissant et omniprésent, mieux connu sous la marque Roundup, utilisé dans le monde de l’agriculture sur les légumineuses, céréales et soya — pour ne nommer que ceux-là. Il nous vient des cerveaux industriels de Bayer-Monsanto, et sert à détruire toutes les mauvaises herbes et plantes, sauf celles qui ont été génétiquement modifiées pour lui résister… et qui appartiennent à Bayer-Monsanto. Le problème? Voyons voir :

+ En Europe, le produit a été classé «cancérigène probable» par le Centre international de recherche sur le cancer en 2015 et la France veut l’interdire d’ici 2021.

+ En août dernier, une juge californien a accordé 78$ millions à un jardinier scolaire qui a développé un lymphome après usage répété du produit. Un autre procès similaire s’est ouvert cette semaine à San Francisco, avec plus de 11,200 autres plaintes en attente.

+ Et tout récemment, une étude publiée dans Mutation Research révélait qu’une exposition au glyphosate augmenterait jusqu’à 40% le risque de certains cancers.

Malgré cette feuille de route plutôt radioactive, en janvier Santé Canada optait de maintenir son utilisation sur nos terres, le jugeant sécuritaire.

Tous ensemble : De kessé?

«Santé Canada est au courant de cette étude récente, qui est en fait une nouvelle analyse statistique des données déjà existantes. Nous examinons cela de plus près,» nous a-t-on répondu par courriel.

Heureusement, l’émission Enquête de Radio-Canada a aussi regardé cela de plus près et a trouvé qu’il y avait notamment des liens beaucoup trop étroits entre les études soi-disants indépendantes et favorables au produit et la compagnie mère Bayer-Monsanto. Mais pour certains, il est déjà trop tard, car le produit est extrêmement envahissant.

Si vous pensez qu’on exagère, sachez qu’en novembre dernier, des fermiers bretons surnommés les «22 pisseurs de glyphosate» ont porté plainte quand ils ont détectés des taux anormalement élevés du produit…dans leur urine. Le glyphosate n’a pas fini d’en faire voir — et pisser — de toutes les couleurs.

(Publié le 28/02/2019)