Il y a plusieurs façons de changer un comportement.
La promesse d’une récompense. Une menace. Créer un sentiment de culpabilité. (Ou si vous êtes de religion catholique, un obscur mélange de tout cela.)
Mais parmi tous ces mécanismes, l’information et la transparence demeurent les outils les plus efficaces.
C’est du moins ce que prouve l’expérience du Chili qui a choisi en 2015 de s’attaquer à son problème d’obésité, en changeant radicalement l’étiquetage des produits malsains afin qu’ils indiquent clairement leur teneur en sucre, sel, gras et calories. Quatre ans plus tard, une étude parue cette semaine démontre que la stratégie a porté fruit alors que les ventes de boissons gazeuses ont chuté de 24 % au pays, seulement 18 mois après l’implantation de la nouvelle loi.
Une boîte de Frosted Flakes de Kellogg's, avant et après la nouvelle loi chilienne.
+ Les produits malsains doivent désormais afficher un gros logo noir en forme de « STOP » pour aviser les gens qu’ils contiennent trop de gras, sel, sucre et calories.
+ Pour contrer le marketing ciblé aux enfants, les produits étiquetés n’ont plus le droit d’utiliser des personnages de bande dessinée. Adieu Capitaine Crounch. Tony le Tigre est mort. Le Compte Chocula n’est plus.
+ Les produits ne peuvent pas être annoncés à la télévision ou sur des sites Web, ainsi que dans les cinémas.
+ Et finalement, la nouvelle loi limite également la disponibilité de ces aliments dans les établissements préscolaires et scolaires.
Le monde se mobilise
Depuis, d’autres pays comme le Pérou, l’Uruguay, le Mexique et Israël ont adopté des étiquettes « black labels » du même style. Pendant ce temps au Canada, un nouveau mode d’étiquetage entrera en vigueur d’ici 2022.
- + La taille du mot « calories » est augmentée sur l’étiquette des produits (concept).
- + On indique un pourcentage en valeur quotidienne de sucre alors qu’auparavant, on mettait simplement le montant en grammes.
- + On regroupe tous les ingrédients à base de sucre sur une ligne dans la liste d’ingrédients, question de mieux centraliser l’ampleur du problème.
Ok. Mais quand on sait qu’en 2017 au Canada, 64 % des adultes étaient en surpoids ou obèses (un peu comme le Chili) et que les coûts annuels de santé reliés à l’obésité seront de 9 milliards $ l’an prochain, on attend quoi pour sortir l’artillerie lourde et prendre le Tigre par les cornes ?
(Publié le 14/02/2020)