Il y a quelques semaines, on vous parlait d’un nouveau système d’étiquetage au Chili qui alerte les consommateurs des produits qui contiennent trop de gras, sel, calories ou sucre. Un système similaire a depuis été adopté par de nombreux pays.
Après vérification, il appert que le Canada travaille sur le même genre d’initiative… depuis près de deux ans.
En effet, c’est en février 2018 que la ministre de la Santé de l’époque, Ginette Petitpas Taylor, proposait aux Canadiens quatre prototypes d’étiquettes (image ci-haut), dont une devait un jour être apposée sur les produits malsains, dans le but avoué de nous aider à prendre des décisions plus éclairées sur notre alimentation mais aussi, comme le démontre une étude, pour sauver des vies.
Dans un geste d’ouverture symbolique, on demandait même au public de voter pour leur étiquette préférée.
C’était il y a deux ans.
Depuis, le New York Times rapportait que le gouvernement Trump, appuyé par les géants alimentaires qu’on connaît, exerçait des pressions énormes sur le Canada et le Mexique durant les négociations du nouveau traité de libre-échange afin de justement éliminer ou bannir ce genre d’étiquettes.
Malgré les obstacles, le Mexique a pour sa part réussi à voter une loi qui obligera les compagnies à se conformer prochainement au nouveau système d’étiquette, même si l’industrie menace déjà le gouvernement d’injonctions et de poursuites.
Et chez nous ? Pas grand-chose, à vrai dire.
Il y a eu un changement de ministre de la Santé ; l’honorable Patty Hadju a reçu sa lettre de mandat du premier ministre en décembre dernier indiquant, une fois de plus, que « la promotion d’une alimentation saine, y compris l’établissement d’un nouvel étiquetage nutritionnel sur le devant de l’emballage » étaient une priorité.
Et puis, rien.
En fait, lorsqu’on a posé la question, Santé Canada est demeuré très discret, nous rappelant simplement que « l’étiquetage nutritionnel sur le devant de l’emballage n’est pas encore finalisé » et que « Santé Canada examine actuellement tous les commentaires et toutes les preuves pour éclairer les ajustements à la proposition de réglementation. »
Après deux ans, disons qu’on se serait attendu à plus et mieux.
Et on commence à se demander si le nouveau système d’étiquettes n’a pas été passé à la déchiqueteuse.
(Publié le 28/02/2020)