Imaginez une compagnie alimentaire américaine avec des ventes de 7,1 milliards $. Avec 15 000 employés. Et dont les produits sont distribués dans les 50 États en Amérique.
Vous avez un aperçu du géant qui vient de s’écrouler aux États-Unis cette semaine alors que la compagnie laitière Dean Foods, rien de moins que LE plus gros producteur de lait aux States, vient de se mettre sous la protection de la faillite.
Les raisons ? Il y a évidemment l’arrivée d’une panoplie de compétiteurs sur le marché — lait de soya, amandes, riz, noix de coco, avoine, alouette — qui a mené à une chute vertigineuse de la consommation du lait de vache. En 2018, les ventes de lait ont effectivement chuté de 1,1 milliard $ chez nos voisins du sud.
Mais au coeur du débat demeure la pertinence de boire du lait d’un autre mammifère — un phénomène unique à l’humain, surtout quand on considère le volume incroyable qui est ingurgité. En 2018, au Canada, malgré une baisse de la consommation depuis 10 ans, on parle quand même de près de 66 litres par personne et d'une production totale fermière de 88,9 hectolitres. En termes plus imagés, ce sont presque cinq Stades olympiques bien remplis jusqu’au bord qui sont pompés de nos vaches laitières chaque année au Canada (selon nos modestes calculs).
Puis, il y aussi toutes ces études qui font leur chemin, démontrant les effets pervers et dangereux du lait sur la santé, dont une dans The China Study publiée en 2005 qui révélait, entre autres, qu’on pouvait carrément activer et désactiver la croissance de cellules cancéreuses chez des rats en augmentant et diminuant les doses de caséine, la principale protéine présente dans le lait de vache. En fait, l’expérience a ouvert le chemin à un constat plutôt renversant et toujours méconnu : la consommation de toutes protéines animales augmente sans équivoque la croissance et la propagation de cancer pendant que les protéines végétales ont l’effet contraire.
Quant au mythe que le lait soit soi-disant bon pour la formation de nos os grâce au calcium, une étude publiée dans The British Medical Journal en 2015 arrivait à la conclusion qu’il « n’existe aucune preuve clinique indiquant que l’augmentation de l’apport en calcium de source alimentaire prévient les fractures ».
Ajoutez à cela que près de 65 % de la population est intolérante au lactose et il n’était qu’une question de temps avant que la science et le gros bon sens rattrapent ce produit.
(Publié le 15/11/2019)