Coup de tonnerre chez les cousins alors que Santé publique France lançait cette semaine une campagne publicitaire nationale contre les ravages de l’alcool : «Pour votre santé, l’alcool c’est maximum deux verres par jour. Et pas tous les jours.» Pas facile pour le 2e plus grand producteur de vin au monde derrière l’Italie de dire à son monde qu’il faut subitement baisser le coude.

Et pourtant, selon Santé publique France, près d’un quart des Français consomment trop d’alcool, faisant de l’alcool la première cause d’hospitalisation au pays.  De l’autre côté de la Manche, les Anglais ont une approche encore plus drastique sur le sujet, publiant une recherche l’an dernier qui suggérait qu’un verre par jour était la limite. Dans ce débat, deux choses à retenir qu’on a tendance à oublier en trinquant :  

+ Primo, l’alcool, peu importe la quantité consommée, est un produit classé cancérigène par l’Organisation mondiale de la santé (tout comme la viande transformée, le tabac, l’amiante et les rayons gamma, pour ne nommer que ceux-là.)

+ Et finalement, on parle beaucoup de drogues dangereuses et de la crise des opioïdes mais il serait bon de se rappeler que l’alcool cause plus de ravages que toutes drogues confondues.

On comprend donc mieux le virage français qui est déjà amorcé, puisque la consommation de vin en France a diminué de 20% au cours des 20 dernières années pendant que les exportations de vins et spiritueux français ont atteint un record de 13 milliard d’euros en 2018. Cela s'appelle «exporter son expertise». 

(Publié le 5/04/2019)