On peut avoir beaucoup de divergences côté alimentation, mais on se rejoint sur un principe universel : la nourriture qu’on donne à nos bébés est sacrée, et doit absolument être de première qualité.

Du moins, c’est ce qu’on pourrait penser.

Malheureusement, une enquête récente de la firme américaine Healthy Babies Bright Futures sur la qualité de la nourriture pour bébé disponible sur le marché jette le bébé avec l’eau du bain, ainsi que toute notion de sécurité qu’on pourrait entretenir au sujet de l’offre alimentaire pour nos petits amours. Voyez vous-même.

Les grandes lignes 

  • + Selon l’étude, 95 % des aliments pour bébé testés contenaient des métaux lourds toxiques comme l’arsenic, le plomb, le mercure et le cadmium. On l’écrit en lettres pour éviter toute mésentente ou faute de frappe : quatre-vingt-quinze pour cent.
  • + Et il ne s’agit pas ici de compotes nauséabondes dans des pots rouillés, importées de Bulgarie et vendues au Dollarama, mais bien de marques très connues comme Gerber, HappyBaby et Plum Organics (oui, même les produits organiques y passent).
  • + Des 168 aliments testés, un sur quatre — 25 % — contenaient les quatre métaux réunis pour une combinaison toxique lourde de conséquences.
  • + En effet, les métaux lourds ont un effet dévastateur sur la santé, encore plus sur les bébés, limitant leur développement cérébral, réduisant leur quotient intellectuel et pouvant même causer le cancer ainsi que des déficits d’attention.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
Les pesticides, évidemment. À force d’être pollués et contaminés à répétition au fil des ans, les sols contiennent désormais des taux élevés de métaux lourds. Les aliments qui poussent absorbent donc ces métaux « naturellement ». Autrement dit, plusieurs sols agricoles sont profondément contaminés, et les aliments pour bébés sont probablement la pointe de l’iceberg.
Si vous pensez que la vie est plus belle au Canada, sachez qu’une étude de la CBC du mois de mars dernier révélait que certains aliments ou collations pour bébé contenaient un taux d’arsenic si élevé qu’ils seraient interdits en Europe. Donc, pas trop rassurant.

Et on en profite pour vous rappeler qu’il n’y a pas de « niveau acceptable » ou de « taux recommandé » pour les métaux lourds. Par exemple, toute concentration de plomb dans le sang comporte un danger. Donc, c’est tolérance zéro — en théorie, visiblement. La stratégie proactive de nos gouvernements cette semaine face à la menace du plomb dans notre eau potable en dit long.

On fait quoi ?

  • + Aux États-Unis, le puissant sénateur démocrate Chuck Schumer s’est dit troublé, a demandé à la Food and Drug Administration (FDA) de prendre connaissance du rapport d’enquête, déclarant que « les gens s’attendent, à juste titre, que ces aliments soient indéniablement sécuritaires, réglementés de manière appropriée, et nutritifs ».
  • + Pendant ce temps, le rapport conseille d’éviter tout aliment pour bébé qui contient du riz, car il est de loin l’aliment le plus concentré en arsenic. La patate douce et les carottes sont également problématiques. Les jus, aussi. Le journal USA Today nous présentait cette semaine un sympathique article intitulé « Six façons que les parents peuvent réduire les métaux lourds dans la nourriture qu’ils donnent à leur bébé ». Oui, on est rendu là.
Finalement, on revient sur deux principes fondamentaux qui doivent désormais nous guider quand il s’agit de manger : connaître la provenance exacte de nos aliments et, autant que possible, cuisiner soi-même.

Surtout quand il s’agit de nourrir bébé.