Une nouvelle étude analysant 16 années de données sur des milliers de produits alimentaires révèle que la mise en place d’informations nutritionnelles sur le devant d’étiquettes de produits est directement associée à une amélioration du contenu nutritionnel de ces aliments — et même de ses concurrents.
En effet, le système d’étiquetage qui indique aux consommateurs quels produits contiennent trop de gras, sel, calories ou sucre force, en quelque sorte, les compagnies et leurs concurrents à améliorer leurs produits.
Pour l’étude, on peut dire que les chercheurs de la North Carolina State University ont ratissé large :
- + Ils ont procédé à une évaluation des données nutritionnelles de 44 catégories de produits alimentaires, de 1996 à 2011, des barres énergétiques à la soupe.
- + Les chercheurs ont examiné les données de 21 096 produits, représentant 9 083 marques.
« Nous voulions savoir si les compagnies alimentaires répondaient à l’intérêt croissant du public pour une alimentation plus saine », a déclaré dans un communiqué de presse le professeur Rishika Rishika, coauteur de l’étude. « En d’autres termes, le marché est-il le moteur du changement dans la nutrition des produits alimentaires ? Et les preuves suggèrent que c’est exactement ce qui se passe. »
Les résultats ont effectivement démontré une association claire entre l’étiquetage et les changements positifs dans le contenu nutritionnel des produits alimentaires.
Autrement dit, au fil du temps, les produits étiquetés ont montré une « qualité nutritionnelle améliorée », et ont eu un effet d’entraînement auprès des concurrents de ces produits.
On rappelle que ce système d’étiquetage, qui est déjà en vigueur au Pérou, en Uruguay, au Mexique et en Israël, permet de sauver des vies.
Au Canada, en février 2018, la ministre de la Santé de l’époque, Ginette Petitpas Taylor, proposait quatre prototypes d’étiquettes, dont une devait un jour être apposée sur les produits malsains. Dans un geste d’ouverture symbolique, on demandait même au public de voter pour leur étiquette préférée.
Depuis, après un remaniement ministériel et l’arrivée de Patty Hajdu au ministère, plus rien.
À la lumière de cette étude, et quand on sait qu’en 2017, au Canada, 64 % des adultes étaient en surpoids ou obèses et que les coûts annuels de santé reliés à l’obésité seront de 9 milliards $ l’an prochain, on pose la question : On attend quoi ?
(Publié le 28/09/2020)