Secousse séismique dans le monde de l’agriculture la semaine dernière : l’empire agrochimique Bayer-Monsanto, les fabricants de l’herbicide Roundup qui fait l’objet de plus de 100 000 poursuites aux États-Unis, a annoncé qu’il allait verser un montant global de 10 milliards de dollars en dommages aux victimes.
Monsanto est sous pression et devant les tribunaux depuis plusieurs années alors que de nombreux utilisateurs du Roundup ont développé différentes formes de cancer, principalement à cause du glyphosate, ce pernicieux produit qui s’est même retrouvé dans l’urine de George Laraque récemment.
En Europe, le produit a d’ailleurs été classé « cancérigène probable » par le Centre international de recherche sur le cancer en 2015 et la France veut l’interdire d’ici 2021.
Malgré tout, Santé Canada avait maintenu son approbation du glyophosate en janvier 2019, ce qui avait poussé l’organisme Safe Food Matters à contester l’homologation devant les tribunaux, en Cour fédérale. Pendant qu’on attend une décision, la volte-face de Bayer-Monsanto est accueillie avec un mélange de soulagement et de rage.
En effet, les sommes versées vont incontestablement aider à soulager quelque peu les tragédies humaines que la compagnie laisse dans son sillage, mais comme le déclarait une des nombreuses victimes du Roundup au journal The Guardian cette semaine : « Bayer n’a admis aucune culpabilité, continuera de vendre le Roundup et a refusé de l’étiqueter comme cancérigène. Et les gens continueront à contracter le cancer. »
(Mic drop.)
(Publié le 3/7/2020)